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Ce qui touche Ludwig Verschatse, le fauconnier de Roland-Garros, « c’est que les joueurs viennent [le] remercier »


Rédigé par Quentin LEPORT

Publié le 30.09.2022


INTERVIEW/VIDÉO - Ludwig Verschatse a un métier insolite, et essentiel. Si tous les ans le tournoi de tennis de Roland-Garros se passe aussi bien, c’est en grande partie grâce à ce fauconnier.

Grace à ses oiseaux, Ludwig Verschatse éloigne les pigeons pendant le tournoi du Grand chelem de la Porte d’Auteuil. Il opère à de l’effarouchage, c’est-à-dire : « faire éliminer par des rapaces tout ce qui est nuisible, pour qu’il n’y ait plus de soucis sanitaires ni de problèmes avec les joueurs, qui ne supportent pas les pigeons ».

Un faucon se dresse jusqu’à ce qu’il chasse « dans toutes les circonstances ». Il faut ensuite changer son comportement pour en faire « un opportuniste ». Juste par sa présence, le faucon créé une sécurité et effraie les nuisibles. « On déplace le problème, je l’avoue, mais les pigeons ne peuvent pas tous partir d’un seul coup. C’est par petites familles qu’ils vont se disperser, se regrouper ailleurs ou occuper un endroit où ils ne gênent pas » explique le fauconnier de Roland-Garros. Les faucons peuvent attaquer mais le rôle de Ludwig est de contenir son oiseau. « C’est comme un chien de chasse, le maître-chien doit maîtriser ses bêtes, c’est un peu pareil avec les oiseaux ». Le belge ajoute que « le dressage de l’oiseau est un peu comme avec les chiens ou avec les chevaux, sauf que les oiseaux volent et que nous non, c’est ça la particularité ».

« On est limités dans le temps, on fait en sorte de faire voler les rapaces avant l’ouverture au public »

Le fauconnier exerce à Roland-Garros depuis un appel d’offre auquel il a participé en 2012. Il explique avoir été choisi pour son expérience car « cela fait quand même quarante deux ans aujourd’hui qu’ [il] fait ce métier ». Celui qui connaît parfaitement les faucons raconte être également passionné de tennis. Il essaie donc de suivre les matchs lors du tournoi de Roland-Garros, « même si ce n’est pas évident parce que je suis là pour travailler, pour éviter qu’il y ait une surpopulation de pigeons ».

Pour des raisons de sécurité, ses bêtes ne survolent pas les courts quand il y a des spectateurs pendant le tournoi. « On est limités dans le temps, on fait en sorte de faire voler les rapaces avant l’ouverture au public. C’est à dire qu’avant 10h, ils doivent tous être rentrés et pendant les matchs on ne les laisse pas voler, on fait seulement de l’observation ». Grâce à son travail les deux premières années, la population de pigeons a énormément baissé Porte d'Auteuil. Ludwig Verschatse ne juge plus vraiment nécessaire de les faire voler aujourd’hui pendant l'évènement. « On intervient quinze jours avant le début du tournoi. Pendant ces quinze jours-là, il faut que les pigeons soient partis, qu’on leur ait appris à quitter les lieux pour ne pas qu’ils reviennent ». Le fauconnier confie avoir plein de bons souvenirs sur le tournoi. « Ce qui me touche le plus c’est que les joueurs viennent me remercier pour ce que je fais là-bas. C’est la récompense la plus importante ».

Regardez son interview en vidéo

Photo : DR

 


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