Alain Robert a commencé l’escalade sans sécurité « pour devenir courageux »

Rédigé par Alexis BRAGARD
Publié le 21.07.2022
INTERVIEW/VIDÉO - Le Spider-Man français Alain Robert a gravi les plus hauts buildings du monde, et tout ça sans aucune corde pour le retenir en cas de chute. Ce fou de sensations fortes aurait pourtant pu avoir une vie différente. Ces exploits ont commencé grâce à un film… Depuis l'Indonésie, où il vit, il a répondu aux questions de Raphaël Bardenat.
Alain Robert, le plus célèbre des grimpeurs français, a commencé l’escalade à 11 ans. En août, il fêtera son soixantième anniversaire et « la hauteur a toujours fait partie de [sa] vie ». Ses premières années d’escalade, l'homme originaire de Digoin, en Saône-et-Loire, les passe sur des falaises très difficiles : « c’étaient les escalades solitaires les plus dures au monde, et si j’avais continué, je serais probablement mort depuis longtemps » analyse-t-il. Il a décidé de changer de paroi d’entraînement en grimpant des gratte-ciels en 1994, ce qui a été pour lui « un moyen de voyager et de gagner [sa] vie ». En 2011, Alain Robert s’attaque au plus haut gratte-ciel du monde, le Burj Khalifa à Dubaï. Quand Raphaël Bardenat lui demande ce qu’il a ressenti lorsqu’il était à 828 mètres de haut et après avoir gravi 160 étages, ce qui représente « quatre fois la hauteur de la Tour Montparnasse à Paris », le Spider-Man français confie : « c’est génial, déjà parce que c'était une ascension compliquée ». Ce qui l'a marqué c'est surtout que « quand vous êtes en haut, même avant le sommet, vous vous apercevez que la ville de Dubaï elle-même est toute petite, il y a du sable partout ».
« Quand j’étais gamin, j’avais peur du vide, j’avais peur de tout »
Alain Robert est un grimpeur qui monte en solo intégral, c’est-à-dire qu’il n’a aucune corde pour le retenir en cas de chute. Pour lui, cette prise de risque vient de son enfance : « quand j’étais gamin, j’avais peur du vide, peur de tout et je voulais devenir courageux ». Et c’est un film qui a fait basculé sa vie « la Neige en deuil ». Un long-métrage où « deux frères montent sur les montagnes secourir des passagers sans protection ». « J’ai trouvé cela très beau et ça m’a inspiré, ça a déclenché en moi cette envie de faire de l’escalade ». Malgré son âge, il garde toujours cette flamme en lui de grimper. Il a des objectifs pour cette fin d’année : « à partir de fin août je compte grimper à Paris, en Espagne, dans les gorges du Verdon ou en Suisse et cet automne, peut-être quelque chose aux États-Unis ».
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Photo : DR