INTERVIEW - Homme libre, le champion de kitesurf mauricien Jean de Falbaire chérit l’océan dès l’enfance. Depuis, il arpente les mers pour être le meilleur. Il apprécie au quotidien les avantages de ce choix de vie et s’entraîne pour les Jeux Olympiques de 2024.
La mer est son miroir. Jean de Falbaire est libre dans sa tête, derrière sa planche. « Je ne sais pas si je l’ai choisi mais depuis très jeune, je suis dans l’eau tous les jours. Là où nous sommes assis, je viens ici tous les matins pour prendre mon café, pour voir ce qui se passe dans la mer », lâche le kitesurfer de 23 ans. Petite pause entre sa session matinale de surf, le sportif nous rejoint dans ce magnifique coin du Sud-Est de l’île Maurice. « Cette année, j’ai commencé à m’entraîner pour les qualifications des Jeux Olympiques de 2024 qui se dérouleront en France. Il me reste deux ans et demi. Ce n’est pas beaucoup. »
Marcher sur le sable, regarder les vagues, être dans l’eau et prendre des grosses vagues l’apaisent. Autant de raisons pour lesquelles, il aime la vie à la plage. À dix ans, son père l’initie pour la première fois au kite. Depuis, il en est accro. « Avant d’être un kitesurfer professionnel, je m’adonnais à quelques sports nautiques », étaye le jeune homme aux cheveux blonds éclaircis par l’eau marine. « C’est spécial d’être dans l’eau. Je me déconnecte pendant toutes les heures où je navigue. C’est ma zone de confort. Je me sens bien ». La mer est son échappatoire. Elle le réconforte. « Mon sport stimule les molécules chimiques dans mon cerveau ».
Nous sommes en 2014. Le féru de VTT prend part à sa première compétition professionnelle. Jean de Falbaire participe au championnat du monde junior de kitesurf en Espagne. « J’ai aimé l’expérience. Qui plus est, j’ai un esprit de compétitivité. J’aime repousser mes limites, me surpasser », avance le double médaillé d’or aux Jeux africains de plage de 2019. Dès lors, il parcourt les compétitions aux quatre coins du monde : en Afrique du Sud, en France et en Italie, entre autres.
De ces compétitions, le thalassophile retient le positif. « J’ai pu trouver de nouveaux spots, progresser et rencontrer de nouvelles personnes », livre-t-il à cœur ouvert. Durant son périple, le Champion des Jeux des îles de 2019 se dédie entièrement à son sport. Les rencontres humaines l’aident tout autant, l’enrichissent et lui laissent des souvenirs indélébiles. « Cela a été une bonne école », explique Jean de Falbaire.
Par monts et par vaux, il met le cap sur l’Australie avec un visa vacances-travail en 2019. « Après avoir voyagé pendant quelques années, je suis rentré à Maurice. Je ne voulais pas étudier. Je voulais continuer à faire du kite. En même temps, je ne voulais pas rester à la maison. C’est là que j’ai décidé de partir », se souvient-il assis face à la mer. « Je suis parti à Perth. Je connaissais quelques Mauriciens et Australiens ». L’îlien devient livreur de jus tout en se perfectionnant dans son sport. « Je me réveillais à quatre heures du matin pour aller travailler. Après le boulot, j’allais m’entraîner l’après-midi… C’était une belle et bonne expérience », raconte-t-il les yeux cachés derrière ses lunettes.
Toutefois, tiraillé entre le surf et les études, plus jeune, Jean de Falbaire fait face à quelques préjugés. « Cela n’avait aucun sens pour moi de faire des études. Je ne savais pas et je ne sais toujours pas ce que je veux faire. Toutefois, il y a cette pression sociale de ne pas faire comme tout le monde ». Et d’ajouter : « J’ai vu tellement de personnes qui exercent un métier qu’elles n’aiment pas. Je veux faire quelque chose que je veux et non imposé. De vivre comme j’en ai envie… Je n’ai pas envie d’avoir des regrets ».
Jean de Falbaire vit l’instant présent. Être en contact avec la mer lui suffit. « Les métiers de la mer m’intéressent aussi… Je ferai tout pour emmener le sport à Maurice le plus loin possible », concède celui qui a comme projet d’apprendre aux jeunes de sa région le kite. Son vœu : vivre de sa passion. « Je serai heureux ! »
Photo : Xavier Koenig
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