INTERVIEW/VIDÉO - Dominique Allegrini, l’avocat de Gilbert Azibert, jugé dans l’affaire des écoutes au coté de Nicolas Sarkozy, est honoré de cette « marque de confiance de la part de son client » dans un procès « particulier » pour lui.

« Je rentre dans un dossier, c’est le premier dossier qui concerne un ancien président de la République donc bien évidemment c’est quelque chose de particulier pour moi ». Dominique Allegrini est reconnaissant de cette « marque de confiance de la part de son client », qui n’est pas quelqu’un de lambda. Gilbert Azibert « un des plus hauts magistrats de France » est accusé de corruption passive par magistrat et recel de violation du secret professionnel. Il était le premier avocat général près de la Cour de cassation lors du procès de Nicolas Sarkozy, sur le financement libyen de la campagne présidentielle de 2007. Dominique Allegrini a également vécu cette sollicitation de la part d’un haut magistrat comme « une marque de reconnaissance d’une possible compétence professionnelle, en tout cas c’est comme ça qu’on le vit au départ ». Mais l’avocat de 37 ans est rapidement revenu à la réalité, « rattrapé par l’humilité de devoir affronter un dossier dont on sait qu’il est particulier car on sait que rien dans cette affaire n’a fonctionné normalement ».

Lors du premier jour du procès, « il y avait plus de monde que pour la montée des marches au festival de Cannes »

Cette affaire, impliquant un ancien président de la République, est très médiatisée et « pour un jeune avocat, c’est évidemment impressionnant ». Il lui reste quelques souvenirs de son arrivée peu commune au Palais de justice à la suite du report de l’affaire à une audience ultérieur. Le monde entier a les yeux rivés sur cette affaire et Maitre Allegrini n’était pas préparé à ça. « J’arrive le premier jour devant un parterre de 80 nations représentées par leurs organes de presse. Évidemment c’est impressionnant. Il y avait plus de monde que pour la montée des marches au festival de Cannes » rapporte-t-il.

Un procès particulièrement étonnant pour l’avocat

Gilbert Azibert, est jugé en même temps que Nicolas Sarkozy et que son ancien avocat, Thierry Herzog. Il n’y a pas eu défense commune organisée par les différentes parties. Maitre Allegrini précise, cependant, « qu’il y a des points de convergence qui sont liés à la manière dont le dossier est construit ». L’avocat et son confrère qui défendaient Thierry Herzog ont assisté « a un certain nombre de choses qui nous ont étonné les uns et les autres. En fait c’est un doux euphémisme de dire que ça nous a étonné, il y a un certain nombre de choses qui nous ont complètement stupéfaites ».

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