INTERVIEW/VIDÉO - Adeline était présente à la manifestation de Sainte-Solline contre le projet de méga-bassines. Membre du collectif Bassines non merci, elle dénonce la répression brutale de la part des forces de l’ordre et affirme qu’une plainte a été déposée pour « tentative d’assassinat ».
« Ça pouvait ressembler à un terrain de guerre », reconnait la jeune femme. « C’est extrêmement choquant, ça faisait très longtemps qu’on n'avait pas eu en France des violences aussi fortes ». Le 25 mars 2023, près de 30 000 personnes s’étaient réunies à Sainte-Soline pour manifester contre l’installation de méga-bassines. « J’ai vu une population très motivée pour faire échouer ce projet de bassine », se remémore Adeline. « Mais aussi des militants très divers. Des militants d’associations comme Attac, Greenpeace, de syndicats comme Solidaires, CGT, et des partis politiques. Et puis des citoyens inquiets, des militants écologistes, des jeunes, des personnes plus âgées. Des familles qui viennent toutes pour protester contre cet accaparement de l’eau appuyé par l’État ».
Pour Adeline, ce n’était pas une guerre mais « une répression brutale des forces de l’ordre. On le voit bien, les forces de l’ordre ont tiré les premières, quand la population était encore à 200 mètres de la bassine. Ils étaient équipés d’armes de guerre, comme les grenades GM2L. Il y a eu une volonté de tuer, puisqu’on a encore un manifestant qui est entre la vie et la mort ». La militante dénonce aussi « un défoulement des forces de l’ordre pour tuer ce projet, tuer cette mobilisation ».
Parmi les manifestants, la membre de « Bassines non merci » décompte « plus de 200 blessés, sans compter tous ceux qui sont traumatisés ». En effet, « voir quelqu’un qui a perdu sa mâchoire, une autre personne qui a perdu son pied, ça traumatise ». Tout comme l’impossibilité de se se retirer. « À un moment », explique Adeline, « les forces de l’ordre tiraient en cloche. Donc quand les gens voulaient reculer, il y avait des grenades qui tombaient derrière eux ». Si 200 manifestants ont été recensés parmi les blessés lors de la manifestation, Adeline affirme que « des milliers de personnes sont traumatisées de cette manifestation ».
« La personne entre la vie et la mort (suite à un tir de grenade en pleine tête) avait un casque. Et son casque a explosé ! Plusieurs personnes ont été visées à la tête. Donc oui, il y avait une volonté de blesser et de tuer ».
La militante poursuit son état des lieux macabre. « On a une personne qui est sortie du coma la semaine dernière, mais il y a deux personnes qui ont perdu un pied », rappelle-t-elle. « Il y a une personne qui a eu la mâchoire arrachée. Deux autres qui ont eu des problèmes aux yeux dont une qui a perdu son œil gauche. Donc elles sont marquées à vie ».
Plusieurs plaintes ont déjà été lancées par de nombreux manifestants. L’une d’entre elles a été déposée « pour tentative d’assassinat ». « On le voit avec les armes qui étaient utilisées et la façon de tirer des grenades dans la tête, c’est une tentative d’assassinat », insiste-elle. Des mots forts que la militante écologiste assume pleinement. « Quand on tire des grenades dans la tête d’une personne, c’est rarement pour lui faire du bien ». Visiblement remontée, Adeline pointe du doigt les comportement dangereux qu’elle dit avoir vu de la part des membres des forces de l’ordre, notamment des BRAV-M. Ces unités mobiles qu’Adeline a vu tirer au LBD-50 depuis leur quad. Une pratique totalement interdite en principe.
Une autre plainte a également été déposée pour « obstruction des secours ». « C’est l’autre gros problème de cette manifestation : les forces de l’ordre ont délibérément bloqué les secours », affirme-t-elle. À ce sujet, une enquête est actuellement en cours pour déterminer si oui ou non, les secours ont été empêchés d’intervenir.
Photo : DR
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