Pour Camille Etienne, l’activisme écologique « ne peut être que radical »


Publié le 17.12.2022


INTERVIEW/VIDÉO - L’activiste Camille Etienne estime la récente COP27 « insuffisante » malgré « un premier pas inespéré ». Celle que l’on surnomme la Greta Thunberg française appelle le gouvernement à agir dès maintenant, en laissant les énergies fossiles dans le sol. Elle a également défendu « l’absolue nécessité » d’un activisme radical.

Quand on lui demande si l’activisme écologique doit devenir plus radical, Camille Etienne répond « qu’il faut surtout qu’il soit plus nombreux ! ». La jeune femme de 24 ans est toutefois claire, son activisme « ne peut être que radical », ce qui est, pour elle « absolument nécessaire ». « Radical, c’est traiter le problème à la racine. On ne peut pas traiter que les symptômes, donc il est forcément radical pour moi. Maintenant, il faut surtout que les gens qui nous écoutent le rejoignent ».

Nouvelle COP, nouvelles déceptions

« Les COP, on en est à 27, et les émissions de gaz à effet de serre continuent d’augmenter », déplore Camille Étienne. Si ces sommets entre États déçoivent bien souvent, l’activiste est bien consciente de leur nécessité. « Sans ces espaces de négociation, où on donne une voix à tous ces pays qui sont affectés (par le réchauffement climatique), j’aurais terriblement peur du monde dans lequel on vivrait », explique-t-elle.

Il y avait en effet, dans cette COP27, « l’idée de reconnaître une inégalité profonde ». Il y a, selon Camille Etienne, « une double injustice » entre les personnes « qui sont responsables historiquement, et encore aujourd’hui, des émissions de gaz à effet de serre, c’est-à-dire nos pays » et ceux qui en subissent les conséquences « en première ligne, qui en sont pourtant les moins responsables ». Ce sont aussi des pays « qui peuvent moins s’en protéger », pour qui il est « plus difficile de s’adapter ».

« Un premier pas inespéré »

Un bilan doux-amer découle de cette COP27. Pour l’écologiste française, « les montants alloués sont ridicules ». « Pour l’inondation au Pakistan », argumente-t-elle, « on est à plus de 30 milliards d’euros de dégâts, donc ce ne sera jamais assez ». Elle reconnaît toutefois « l’importance que ce soit écrit, que tous les pays se mettent d’accord sur la nécessité des réparations ». C’était là « un premier pas inespéré encore deux jours avant la fin de l’accord ».

« Il faut reconnaître les coupables »

Camille Etienne demande aujourd’hui au gouvernement des actions plus fortes et immédiates. Pour la militante, il faut déjà « reconnaître les coupables. Reconnaître les gens de l’industrie fossile qui ont menti depuis les années 70, en faisant croire que les énergies fossiles n’allaient pas nous mener à cette situation, alors qu’ils avaient les documents sous les yeux ».

Ces énergies fossiles sont justement au cœur des revendications. C’est pour Camille Etienne « l’absolue priorité. Il faut laisser les énergies fossiles dans le sol, les rapports du GIEC le disent ». Le premier pas que doit prendre le gouvernement doit être « d’interdire toute expansion d’exploitation pétrole-gazière ».

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Photo : DR


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