INTERVIEW/VIDÉ0 - L’imam de Drancy Hassen Chalghoumi était l’invité de « l'Open Zone » dans Storytelling le 2 septembre. C'était l'occasion pour lui de raconter son arrivée en France est ses désirs de « lutter contre le sexisme » au sein de la religion.
Pour Hassen Chalghoumi, un imam est : « un Homme de foi, un homme ou une femme, […] un homme de religion […] un homme qui a fait des études pour diriger des fidèles, être un repère […]. On peut régler aussi les problèmes de rituels, les problèmes religieux ». C'est justement cette profession qu'il a choisi d'exercer. L'idée lui est venue après le massacre d’une mère et son fils en Algérie dans les années 90. Le responsable associatif et religieux s’est alors interrogé sur la question : « pourquoi certains tuent malgré la foi et l’amour ? ». Après de nombreux voyages en Tunisie, à Damas en Syrie, ainsi qu'en Inde, il vit désormais en France, à Drancy. C'est en 1996 qu'il pose ses valises dans l'Hexagone, et ressent dès lors sa « première relation avec la France ». Au lycée, « on a étudié les lumières, on a étudié Voltaire » explique-t-il. L'imam fut également frappé par une chose lors de son arrivée à l'aéroport : « on m’a souhaité bonnes fêtes, joyeux Noël […] je suis arrivée en France pays des droits de l’homme, pays de Voltaire, pays des libertés de l’humanisme […] j’étais très déçu qu’une minorité de jeunes n’ait pas su connaître la lumière de l’Europe, la lumière de leur humanisme est la lumière de leur religion ».
Dans son livre « Libérons l’islam de l’islamisme » sorti en mars 2022, Hassen Chalghoumi revient sur certains épisodes de sa vie. Il était selon lui « conservateur » à son arrivée en France avec une vision de la société qui n'est pas spécifique à la religion musulmane car « de jeunes prêtres, de jeunes rabbins ou de jeunes pasteurs sont aussi plutôt conservateurs ». L’expérience et la confrontation face aux fidèles lui permettent d’avancer et d'acquérir des connaissances. À partir de 2000, il essaie d’entraîner avec lui sa communauté dans ses changements. Durant cette période, Hassen Chalghoumi essaie de rapprocher les religions musulmanes et juives, mais cela lui est reproché. « En 2010, j’ai lutté contre le salafisme et le voile intégral ». « Je ne pense pas que l’islamophobie ait augmenté depuis mon arrivée […] La France n’est pas raciste […] on a 2000 lieux de prière mais malheureusement ce que je remarque, c'est que le radicalisme monte […], il y a aussi l’extrême-gauche qui est avec des partis islamistes comme avec l’imam Hassan Iquioussen » explique le religieux.
En prêchant un islam plus républicain, l’imam explique ne pas s'être fait que des amis. Depuis plusieurs années sous protection policière, il le reconnaît : « j’ai peur oui en tant qu’être humain, en tant que père, père de famille […] je pense que le combat sera long, mais cette république m’a tout donné à ma femme et à mes enfants » insiste-t-il. Dans son livre, un chapitre se concentre sur les femmes dans l’islam. En Afghanistan, où la charia est appliquée, il explique que des lectures du Coran sont différentes en fonction de l’islam, rigoriste ou non. Selon lui pour se libérer de l’islamisme, la religion musulmane doit « remettre à égal les femmes et les hommes. […] Je lutte contre le sexisme […], la place de la femme est primordiale, si on néglige la femme est les enfants la société est malade ». Il milite également pour des imams républicains qui respectent la laïcité. Selon lui, « certains imams détestent la République. Hassan Iquioussen, ce n'est que la face visible […] et je rends hommage à notre ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin et notre président de la République Emmanuel Macron pour leur engagement après la mort de Samuel Paty, pour leur lutte […] contre les prêcheurs de haine » conclue Hassen Chalghoumi.
Photo : Alain Ariza
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