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Pour Aurélien Taché (EELV), la réforme des retraites, « c’est deux ans de la vie des gens qui vont leur être volés »


Rédigé par Quentin LEPORT

Publié le 06.06.2023


INTERVIEW/VIDÉO - Aurélien Taché, député Europe Ecologie - Les Verts du Val-d’Oise assure que « nous, à la Nupes et chez les écologistes, nous prendrons nos responsabilités et essaierons de faire tomber le gouvernement ». Il reconnait cependant qu'« au niveau parlementaire on (la Nupes) a un peu tout essayé ».

L'élu du Val d'Oise considère que « quand on est est dans une majorité relative, puisque c’est une majorité relative qui soutient aujourd’hui Emmanuel Macron, qui n’accepte pas la démocratie ni le jeu parlementaire classique. […] Vous ne pouvez pas continuer à suivre les règles du jeu démocratique et donc à faire de la politique normale ». Un mode opératoire qui « valait le coup. Ça démontrera aux uns et aux autres qui sont vraiment ceux qui défendent les Français et croient à la démocratie ».

Pour relancer la mobilisation, c’est d’abord aux organisations syndicales de se positionner. « Nous on est d’abord très mobilisés à l’Assemblée nationale, pour empêcher cette réforme de passer mais au niveau parlementaire on a un peu tout essayé. Maintenant je pense que ce qu’il faut c’est que sur le terrain, les Français continuent de se mobiliser, que les organisations syndicales organisent cette mobilisation et que nous déposions certainement une motion de censure, pour faire tomber ce gouvernement ». Aurélien Taché précise « que la dernière fois il n’a manqué que six voix lorsque Charles de Courson a déposé la motion de censure. Je crois bien qu'elles pourraient bien être trouvées pour permettre au gouvernement d’être renversé ». « Les Français sont convaincus que cette réforme est très mauvaise pour eux, 80% des Français sont d’accord avec nous » affirme le député. « Pour les gens, c’est deux ans de leur vie qui vont être volés, donc c’est beaucoup plus qu’une histoire de symbole, c’est une vraie lutte à mener » martèle Aurélien Taché. L’élu du Val-d’Oise n’est pas sûr qu’en cas de multiplication des grèves et dans le cas où le gouvernement soit renversé, que le président de la République pourra continuer à faire « la sourde oreille ».

« Nous prendrons nos responsabilités et essaierons de faire tomber le gouvernement »

« La bataille est extrêmement rude, vous avez quelqu’un en face qui est extrêmement déterminé, à voler ces deux ans de vie aux Français. […] Quand la bataille est juste il faut la mener » estime Aurélien Taché. « Nous, à la Nupes et chez les écologistes, nous prendrons nos responsabilités et essaierons de faire tomber le gouvernement. On ne peut pas laisser passer quelque chose d’aussi brutal, d’aussi anti-social et anti-démocratique, je ne dis pas que ça sera simple mais ça n’est pas parce que ce n’est pas simple qu’il faut abandonner ».

Un respect profond pour Jean-Luc Mélenchon

Pour le député écologiste, c’est Jean-Luc Mélenchon qui a porté le projet de la Nupes. « C’est grâce à lui que dans une ville populaire comme Cergy (en région parisienne), les gens se sont déplacés pour aller voter. J’ai très souvent entendu dans le monde politique que les quartiers populaires ça ne servait à rien de s’intéresser à eux, que c’était des gens qui ne votaient pas. Jean-Luc Mélenchon a montré exactement l’inversel » explique-t’il. « Au moins pour ces deux raisons-là, je trouve qu’il y a un véritable respect à avoir pour lui. Il se prononcera et s’est déjà prononcé à plusieurs reprises mais il confirmera sûrement encore qu’il ne souhaite pas retourner à l’élection présidentielle. Avoir en France une espèce de coupable tout trouvé pour tous les maux que serait Jean-Luc Mélenchon me semble ridicule ».

« La vraie différence entre la Nupes et ce qu’on a pu connaître avec François Hollande, c’est qu’il y a l’idée d’une rupture sur de nombreux sujets »

Aurélien Taché comprend la scission au sein de la gauche française, marquée par la récente création de « La Convention » par l’ancien Premier ministre Bernard Cazeneuve. « Vous avez une partie de la gauche historique, le PS, Bernard Cazeneuve et d’autres personnalités qui ont gouverné par le passé qui sont encore persuadées qu’ils ont tout bien fait, qu’ils avaient raison sur tout. La preuve en est que leur président de l’époque n’a même pas pu se représenter » ironise le député de la Nupes.

« Ils ne sont pas du tout convaincus par l’idée d’un programme de rupture. La vraie différence entre la Nupes et ce qu’on a pu connaître avec François Hollande, c’est qu’il y a l’idée d’une rupture sur de nombreux sujets, sur la question écologique, démocratique, sur la question sociale. Il y a vraiment l’idée qu’il faille complètement changer de modèle et pas simplement accompagner un capitalisme effréné qui tant sur le plan environnemental, que social, fait d’énormes dégâts et n’est pas régulable sans de vraies ruptures » conclut-il.

Son interview en vidéo

Photo : DR


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