Jean-Luc Mano : « Jean-Luc Mélenchon est le créateur de la Nupes, il en est aujourd’hui le pire ennemi »


Publié le 16.05.2023


INTERVIEW/VIDÉO - Pour Jean-Luc Mano, le leader insoumis a échoué à transformer le mouvement social en intention de vote. L’ancien directeur de France-Soir félicite toutefois Laurent Berger. Le chef de la CFDT a, selon lui, réussi à balancer radicalité et réformisme.

Interrogé sur les ondes de MRG pour commenter l’actualité politique du mois d’avril, Jean-Luc Mano s’excuse de son manque d’originalité. « Évidemment, ce que je retiens, c’est la crise sociale dans le pays, avec une évolution assez marquante », note-t-il. « Le premier élément, c’est sûrement que le président Macron a tenté de reprendre l’initiative, avec une série d’annonce qui fait qu’il est plutôt au cœur de l’actualité ». « Ça ne veut pas dire qu’il convainc », nuance le journaliste, « l’impopularité est extraordinairement forte, mais ça veut dire qu’il a réussi à reprendre dans une certaine mesure l’initiative ». Là où l’intersyndicale concentrait toute l’attention des médias, le président semble à nouveau captiver les regards, explique Jean-Luc Mano. « La réforme des lycées professionnels, les initiatives sur la transition écologique, on s’interroge sur ce que va faire le président de la République. Donc dans une certaine mesure, il a repris la main », juge celui qui est aussi conseiller en communication politique. « C’est évidemment insuffisant pour reconquérir l’opinion publique mais c’est déjà, en terme de communication et de stratégie, un événement nouveau dans la dernière semaine ».

« On est dans un pays qui vit un situation de crise démocratique »

On ne peut en revanche pas considérer qu’Emmanuel Macron est tiré d’affaire, estime Jean-Luc Mano. « D’autant plus qu’on est pas totalement sorti de la crise », ajoute-t-il. « Mais en tout cas il a imaginé une stratégie avec la volonté de tourner la page. Ça ne veut pas dire que la page ancienne est totalement tournée, mais il nourrit la page suivante ». Au-delà de la réforme, il reste ce que le journaliste ne craint pas d’appeler une véritable « crise démocratique ». « On voit bien qu’on est dans un pays qui vit un situation de crise démocratique avec un doute sur la capacité des institutions à remplir leur rôle, avec une défiance à l’égard des élus de l’Assemblée nationale, du Sénat… il y a une vraie difficulté sur cette question démocratique ».

TOP du mois d’avril : Laurent Berger, l’équilibriste

Pour Jean-Luc Mano, cela ne fait aucun doute. La personnalité la plus marquante de ce mois d’avril est définitivement le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger. « Il a montré sa capacité à être à la fois radical dans ses positions de refus de la réforme des retraites, d’être très ferme, et en même temps », juge notre observateur de l’actu, « d’accepter l’ouverture au débat sur d’autres sujets ». Un véritable jeu d’équilibriste que Laurent Berger a remporté avec brio. Lui, qui vient de quitter la direction de la CFDT, « l’a fait de manière assez magistrale en montrant qu’on pouvait être à la fois radical dans l’opposition et réformiste dans la prospective ».

FLOP du mois d’avril : Jean-Luc Mélenchon, le boulet au pied de la Nupes

Les yeux encore une fois rivés sur la gauche, mais avec des mots bien moins élogieux, Jean-Luc Mano dénonce un Mélenchon gênant pour la Nupes. Ce dernier « n’a pas réussi à transformer le mouvement social en mouvement politique. C’est à dire que la Nupes, et La France Insoumise en particulier, n’a pas réussi à transformer en intention de vote le mouvement social ». Une situation que Jean-Luc Mano a du mal à s’expliquer. « En général quand il y a un mouvement social, ça profite à la gauche ! C’est son terrain, celui de la gauche et de la gauche la plus radicale. Et ça n’est pas le cas aujourd’hui ». Le journaliste le remarque, « tout ça bénéficie plutôt au Rassemblement National de Marine Le Pen ». « Finalement Jean-Luc Mélenchon fait la démonstration qu’il est assez atypique », conclue-t-il. « Il est le créateur de la Nupes. Il en est aujourd’hui le pire ennemi ».

Son interview en vidéo 

Photo : DR


Articles récents


Qui sommes-nous ?

En 2006 naît WFM sous l’impulsion de Robert VERDET et Olivier CALVO, devenue ensuite en 2012 Air Show, l’héritière de la station FM des années 80 Radio Show, avec la création de l'association Air Show Groupe. En 2020, avec l'arrivée de Benjamin POULIN Air Show Groupe change radicalement, à commencer par son nom, et devient MRG. Enrichie d’une nouvelle équipe d'abord sous l'égide de Lucas PIERRE et Manon BLANGIS puis de Raphaël BARDENAT et Adrien HARDY, elle est désormais un média global 100% gratuit proposant un bouquet de radios, un site d’actualité, des podcasts, une chaîne de télévision et de la vidéo.

Lire l'historique



© MRG Médias. Tous droits réservés. Crée par Médias Radio Groupe. "MRG" est une marque déposée à l'INPI