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Philippe Mouiller : « notre ligne de conduite, c’est l’intérêt de la France, on ne veut pas faire une préférence pour ou contre Macron »


Rédigé par Quentin LEPORT

Publié le 10.05.2023


INTERVIEW/VIDÉO - Pour le sénateur Les Républicains des Deux-Sèvres, Philippe Mouiller : « le parti est divisé parce qu’une partie de nos députés, autour d’Aurélien Pradié, a fait un choix différent au moment du texte du vote sur les retraites ». Selon lui les 200 parlementaires LR seraient actuellement sur la même ligne politique.

Philippe Mouiller estime que la sortie de crise de la réforme des retraites par Emmanuel Macron est « une opération de communication ». « On voit bien qu’un certain nombre de thématiques sont invoquées, mais je les traduis, au niveau législatif, au niveau des propositions portées au Parlement, je vois qu’on est avant tout dans une action de communication et que ça sert peut-être surtout à relancer le mandat du président de la République » explique-t’il. « Pour l’instant, je suis sur ma faim ».

Pour le sénateur Les Républicains des Deux-Sèvres, il y a « un vrai sujet de conférences sociales sur les salaires qui doit être mis en place au niveau national ». Des débats qui sont aujourd’hui inexistants selon lui. Au-delà de l’augmentation du SMIC qu’il considère comme une « rapidité qui a des incidences dans plein de domaines », Philippe Mouiller soulève une question : « comment est-ce qu’on revalorise les salaires au regard du coût de la vie, mais également aujourd’hui au regard des évolutions des entreprises ? ». Le parlementaire LR y apporte lui-même une réponse, « on a un débat global qui doit se traiter ». « Le SMIC c’est rapide, mais ça a plein d’incidences négatives qui dépassent même l’enjeu du pouvoir d’achat, c’est un travail beaucoup plus profond qui doit être porté ».

Depuis le congrès des Républicains en 2022, le parti est confronté à une réelle scission. Le sénateur des Deux-Sèvres explique que « le parti est divisé parce qu’une partie de nos députés, autour d’Aurélien Pradié, a fait un choix différent au moment du texte du vote sur les retraites ». Philippe Mouiller tempère toutefois en rappelant, qu’au total (Sénat et Assemblée nationale), 200 parlementaires ont aujourd’hui la même opinion. « Bien entendu, la médiatisation, la communication était tournée autour des vingt députés qui ne sont pas aujourd’hui d’accord avec la réforme des retraites. Quoi qu’il en soit, nous avons une nécessité de travailler sur le fond, de faire en sorte que nous ayons des propositions lisibles pour l’avenir ».

« Nous avons la capacité de travailler avec une méthode cohérente et surtout un véritable projet économique et social, qui correspond aux besoins des Français »

Philippe Mouiller dit d’Aurélien Pradié « qu’il peut gêner, mais qu’en même temps, il est apporteur d’idées, apporteur d’un certain nombre de solutions, donc je crois qu’il faut savoir écouter, dialoguer ». Le sénateur déplore que les médias oublient qu’il y a 140 sénateurs Les Républicains et qu’ainsi « la base est beaucoup plus large que les 19 députés qui soutiennent Aurélien Pradié ». Le parlementaire des Deux-Sèvres pense des députés LR qui ont voté la motion de censure qu’ils sont cohérents au regard des sujets. « Mais je leur dis surtout, qu’il faut qu’on continue à travailler ensemble, pour élaborer notre projet social et économique. On a des bases communes, des éléments fédérateurs qui sont beaucoup plus importants » explique-t’il.  Philippe Mouiller considère que cette réforme a été portée par une mauvaise méthode. « Elle entraine aujourd’hui des incidences fortes, nous avons la capacité de travailler avec une méthode cohérente et surtout un véritable projet économique et social, qui correspond aux besoins des Français » développe le sénateur LR.

Selon le parlementaire des Deux-Sèvres, les députés frondeurs de son parti « remettent en cause globalement la relation avec le pouvoir en place. Sur le fond, sur les questions économiques et sociales, il n’y pas autant de divergences, donc je crois qu’il faut sortir des effets de communication. On a une position qui est entendue et à partir de là on doit travailler en commun par rapport à ce qui nous relie et je crois que c’est là avant tout le sujet fondamental ».

Pour le sénateur Les Républicains, son parti n’a pas à choisir entre l’opposition ou le soutien à la majorité. « Notre ligne de conduite, c’est l’intérêt de la France, on ne veut pas faire une préférence pour ou contre Macron ». « Nous le combattons, parce que nous sommes dans l’opposition, mais notre sujet à nous c‘est qu’au fur et à mesure que les textes arrivent, en fonction de l’importance que nous accordons, nous les combattons ou nous les soutenons ».

Il n’y a pas d’inquiétude à avoir quant à la prise d’importance de la NUPES et du RN dans l’opposition. « C’est toute la différence entre la communication et le travail de fond. Vous savez, ce n’est pas la même chose de taper sans arrêt sur des idées, faire de la ‘com’, de mobiliser des anti, et de faire un vrai projet pour la France. Et je crois qu’il y a un temps pour tout. Aujourd’hui les oppositions s’expriment de façon diverses et variées, il y aura le temps de la construction et du projet pour la France » développe Philippe Mouiller.

« Moi j’étais un témoin sur place, j’ai vécu les choses, je crois d’une façon générale qu’il y avait un rapport de force qui était terrible des deux côtés »

Le parlementaire LR se trouvait sur les lieux des violences lors de la manifestation du samedi 25 mars à Sainte-Soline. Ces incidents ont en effet eu lieu dans sa circonscription : les Deux-Sèvres. « Moi j’étais un témoin sur place, j’ai vécu les choses. Je crois d’une façon générale qu’il y avait un rapport de force qui était terrible des deux côtés ». « Je regrette que la personne ait été blessée (Serge D. se trouve à l’heure actuelle encore dans le coma), mais je crois que les forces de l’ordre étaient en légitime défense » raconte-t’il. « J’ai vu des armes, j’ai vu l’arsenal utilisé par les manifestants, et donc aujourd’hui je regrette cette situation, c’est d’ailleurs très inquiétant en matière de démocratie d’avoir vécu cette phase-là mais aujourd’hui, les forces de l’ordre avaient besoin d’être soutenues ».

Son interview en vidéo

Photo : DR


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