INTERVIEW/VIDÉO - Le député La France Insoumise du Val-d’Oise, Carlos Martens Bilongo, considère que « le mouvement (contre la réforme des retraites) ne va pas s’essouffler ». Entre l’intersyndicale qui a été reçu à Matignon et Elisabeth Borne qui demande aux différents partis et aux syndicats de sortir de la situation compliquée dans laquelle se trouve la France, les manifestations ne sont, pour lui, pas prêtes de s’arrêter.

La mobilisation fonctionne actuellement dans le pays selon Carlos Martens Bilongo. « Vous avez des salariés qui sont en grève reconductible depuis des semaines et des semaines, vous avez un véritable blocage du pays. Il y a une grosse solidarité par rapport aux caisses de grèves » estime le député La France Insoumise. Pour lui, « le pays n’est pas à l’arrêt, mais vous avez eu de gros points de blocage, plein de vols à Orly ont été supprimés, on a eu des raffineries qui sont bloquées, celles du Havre et de Fos-sur-Mer sont bloquées. On sait qu’il y a d’autres métiers comme les métiers du ferroviaire où c’est plus compliqué parce qu’aujourd’hui il faut le dire clairement, à la RATP vous avez des primes de présence ». Une situation que déplore le député du Val d’Oise.

Il n’y a pas véritablement de ralentissement de la mobilisation à l’heure actuelle , c’est en tout cas ce qu’assure le député LFI. « Il y a une réalité aujourd’hui, c’est que les Français ont des difficultés pour vivre, avec l’inflation, les Français qui vont travailler sont en soutien du mouvement » précise-t-il. Entre le début des manifestations et aujourd’hui, le gouvernement cherche des solutions, des points de déblocage. La convocation de l’intersyndicale par la Première ministre Elisabeth Borne en est, pour lui, la preuve irréfutable. « Le mouvement ne va pas s’essouffler dans la mesure où vous avez eu l’intersyndicale qui a été reçue à Matignon, parce qu’Elisabeth Borne a également demandé aux différents groupes politiques et à l’intersyndicale d’aider à sortir d’une situation compliquée. Ça prouve que nous sommes encore dans une situation difficile » ajoute le député insoumis.

 « L’utilisation du 47-1 et du 49-3 a bloqué les débats »

La France se trouve actuellement dans un contexte où une partie des citoyens se rassemblent pour exprimer leur mécontentement vis-à-vis de la réforme des retraites et de la façon dont le gouvernement gère la situation. Alors que les députés insoumis sont ceux qui expriment le plus leur opposition dans le spectre politique, c’est le Rassemblement national qui profite le plus du mécontentement général en se renforçant. Carlos Martens Bilongo explique que « l’utilisation du 47-1 et du 49-3 a bloqué les débats », raison pour laquelle vraisemblablement la NUPES ne s’est pas particulièrement renforcée depuis. Le député attend « de voir si le Conseil constitutionnel valide ou non cette réforme ».

« Les sondages plaçaient Jean-Luc Mélenchon plus bas que le score qu’il a finalement obtenu lors de l’élection présidentielle, donc je ne me fie pas trop aux sondages. On a aussi des élections partielles et aucun député RN n’a gagné lors de ces législatives partielles, dans différentes régions, dans différents départements » tempère Carlos Martens Bilongo. La situation n’est donc pas pour autant dans les mains du parti dirigé par Marine Le Pen à l’Assemblée nationale si on se fie aux propos de l’élu LFI.

« Ce gouvernement est sans foi ni loi et a perdu toute sa tête »

Les manifestations à Sainte-Soline sont au cœur d’une grande polémique, en particulier à cause des débordements et des violences policières sur place. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a déclaré réfléchir à retirer ses subventions à la Ligue des droits de l’Homme après que celle-ci ait pointé du doigt les bavures de cet évènement. « Ce n’est pas lui qui donne les subventions » explique Carlos Martens Bilongo. « Il a fait planer une menace comme si l’association avait une épée de Damoclès au dessus de la tête » continue-t-il. « Ce gouvernement est sans foi ni loi et a perdu toute sa tête. Vous avez Emmanuel Macron qui est en Chine, qui dit tout et son contraire lorsque la Première ministre s’exprime après lui, il n’y a plus rien qui va aujourd’hui. Il attend le remaniement et dit n’importe quoi dans les médias » conclut le député insoumis.

Son interview en vidéo

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