INTERVIEW/VIDÉO - Pendant une demie heure, la députée Renaissance du Nord Violette Spillebout est revenue avec nos journalistes sur la question du modèle agricole, les relations diplomatiques avec l’Afrique ou encore le sujet brûlant des retraites.

Violette Spiellebout assume que la réforme des retraites est impopulaire, « on porte la responsabilité pour les générations futures, c'est normal que cette réforme ne soit pas populaire ». Une position qui irrite les manifestants opposés au texte alors que la députée dénonce inlassablement l’obstruction de ses adversaires de la NUPES sur les bancs de l’Assemblée. Inflexible sur le fond des revendications des syndicats, elle salue leur responsabilité lors des journées d’action précédentes et assure qu’« il faut être attentif à ce qu'il se passe ». Mais face aux blocages qui se multiplient, elle considère « qu'aucun Français n'a envie d'être bloqué plusieurs jours ».

Influence de la France en Afrique : « il faut recréer de la confiance sur le long terme »

La France n’est plus en odeur de sainteté sur le continent africain, si tant est qu’elle l’ait un jour été. Le colonialisme suivi de la Françafrique aura eu raison des relations avec des pays autrefois alliés, poussées vers la sortie par une influence grandissante de la Chine et de la Russie. Le Kremlin est influent dans plusieurs pays d’Afrique centrale par l’intermédiaire de la milice Wagner, préférée à l’armée française qui a dû se retirer du Mali et du Burkina Faso. Pour Violette Spillebout, la méthode pour lutter est claire, « si la France réussit à recréer de la confiance en Afrique, les pays n'auront plus à faire appel à ces milices ». Et pour faire renaitre cette confiance, l’élue considère être sur la bonne voie, elle souhaite la restitution des oeuvres d'art aux pays africains comme cela a été le cas pour le Bénin, reconnaitre des exactions commises par les forces françaises au Rwanda.

Une manière d’apaiser les relations pour continuer à garder de l’influence dans une région où les impératifs géostratégiques sont importants, notamment « sur le golfe de Guinée où la menace djihadiste est importante ». Pour cela, la députée considère que la France va passer d’un modèle de base militaire à des « académies co-gérées » et explique « on évolue vers une coopération réciproque qui valorise les compétences de chacun » avec un objectif final « de recréer une confiance par la culture, la mémoire, la coopération économique et l'entreprenariat et par une coopération militaire équilibrée et réciproque ». Suite à cette tournée, Emmanuel Macron a multiplié les petites phrases en conférence de presse avec ses homologues africains, pouvant raviver les critiques sur un manque d’humilité de la France vis-à-vis de ces puissances. Violette Spillebout assurait pourtant, « cette humilité, le président de la République va la montrer lui même ».

Questionnée sur la moralité de dialoguer avec des chefs d’Etat considérés au bas mot comme autoritaires, au pouvoir depuis de nombreuses années dans leurs pays comme Ali Bongo au Gabon ou Denis Sassou-Nguesso en République du Congo, la députée Renaissance explique que « le Président doit respecter les institutions et ses représentants. Il affiche sa neutralité politique en rencontrant les chefs d'Etat.(…) Le dialogue se passe parfois avec des représentants avec qui on ne partage aucune des valeurs politiques, c'est aussi ce que nous faisons à l'Assemblée nationale avec les autres groupes ». Les oppositions présentes dans l’hémicycle de l’Assemblée nationale apprécieront certainement la comparaison…

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Photo : MRG Médias