Jiovanny William : « le gouvernement doit entendre raison et pour ça, il faut que le peuple se soulève »


Publié le 20.03.2023


INTERVIEW/VIDÉO - Le député Nupes du groupe communiste à l’Assemblée appelle les Français à se faire entendre « par toutes les manières que ce soit ». L’élu de Martinique dénonce une réforme des retraites « injuste » et rappelle que les Outre-Mer seront touchées « beaucoup plus durement » par celle-ci.

« Cette réforme n’est pas bonne », assène Jiovanny William. « Et ce qui n’est pas bon, il faut le retirer ». Interrogé à l’occasion de sa visite au Salon International de l’Agriculture, le député a pointé du doigt les « mensonges » du gouvernement, « notamment sur les 1200 euros, qui étaient une vaste comédie, sur les carrières longues, sur la situation des femmes… » L’élu martiniquais est clair. Pour lui, « le gouvernement doit entendre raison et pour ça, il faut que le peuple se soulève ». Jiovanny William demande ainsi à ses électeurs « à manifester ». « J’appelle les Martiniquaises et les Martiniquais à exprimer leur mécontentement », ajoute-t-il, « face à cette réforme qui est injuste, encore une fois ». S’exprimer à tout prix, « par toutes les manières que ce soit. Dans la rue, une manifestation » ou même « dans les permanences parlementaires ».

« On est touché beaucoup plus durement » dans les Outre-Mer.

Jiovanny William dénonce également l’ignorance dont fait preuve le gouvernement concernant les départements d’Outre-Mer. « De toute façon, on ne nous regarde pas ! », s’exclame-t-il, visiblement agacé. « On a le taux d’illettrisme le plus haut, le chômage le plus haut, nous avons des indices qui sont catastrophiques et on ne nous entend pas ». Les travailleurs martiniquais sont aussi plus susceptibles d’avoir « des carrières plus hachées » qu’en métropole. Le député du Groupe Démocrate Républicain (GDR) annonce d’ors et déjà que les départements comme la Martinique et la Guadeloupe seront donc touchés « beaucoup plus durement » par cette réforme.

Empoisonnement au chlordécone : « il faut que le gouvernement reconnaisse ses fautes ».

C’est un sujet cher à Jiovanny William. L’utilisation du chlordécone, ce produit cancérigène et perturbateur endocrinien, par les agriculteurs antillais a longtemps pollué les Outre-Mer et empoisonné sa population. « Imaginez-vous », lance l’élu martiniquais, « le gouvernement autorise un produit chez vous. Ce produit était interdit de par le monde et interdit en France (métropolitaine), mais l’autorise en Martinique et en Guadeloupe ! Il prolonge l’utilisation d’un produit nocif, perturbateur endocrinien ». Pour le député, « il faut que le gouvernement prenne ses responsabilités et reconnaisse ses fautes ».

« Ce sont des mots ! Moi je veux des actes »

En 2018, Emmanuel Macron a pourtant reconnu la responsabilité de l’Etat français dans l’empoisonnement au chlordécone des populations d’Outre-Mer. Il devenait alors le premier président de la République à la reconnaître. C’est bien peu, pour Jiovanny William. « Ce sont des mots ! » s’agace-t-il. « Moi je veux des actes ». Il s’explique : « en Martinique, nous sommes en ‘plan chlordécone 4’. C’est à dire qu’il y a de l’argent qui vient chez nous. On fait de la prévention, il y a des spécialistes qui viennent, on veut nous aider à dépolluer nos terres… Mais en attendant nos agriculteurs, nos marins-pêcheurs, ils souffrent ! » Ces simples actions de prévention sont donc bien en deçà de ce que l’élu exige de la part du gouvernement. « En attendant, il y a d’autres cancers, qui touchent notamment les femmes, qui ne sont pas reconnus par la Sécurité sociale ». Jiovanny William attend donc que le gouvernement « reconnaisse aussi sa responsabilité dans ces maladies, pour qu’on puisse indemniser ces agriculteurs, ces marins-pêcheurs, ces Martiniquaises et ces Martiniquais, ces Guadeloupéennes et Guadeloupéens ». Les Antillais qui manipulaient ces produits ne sont effectivement pas les seuls à avoir été contaminés. « Moi j’ai fais le test », explique Jiovanny William. « Dans mon corps, j’ai du chlordécone ». Aujourd’hui, 90% de la population de Martinique et de Guadeloupe est touchée par cet élément.

Son interview en vidéo

Photo : MRG Médias


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