Interdiction des néonicotinoïdes : « ça ne peut pas se faire du jour au lendemain », fustige François Hollande


Publié le 11.03.2023


INTERVIEW EXCLUSIVE / VIDÉO - L’ancien président salue l’interdiction des pesticides tueurs d’insectes, « engagée sous sa responsabilité ». De passage au Salon de l’agriculture, François Hollande a toutefois pointé du doigt l’absence « de recherche et d’accompagnement » pour apporter une alternative aux agriculteurs.

« C’était une action que nous avions engagée sous mon autorité », se remémore l’ancien président de la République. Stéphane Le Foll, alors ministre de l’Agriculture, avait cherché « un équilibre », explique l’ancien chef d’État. « Il s’agissait de faire disparaître progressivement tout ce qui était pesticides, notamment ces néonicotinoïdes, et faire en sorte que les agriculteurs puissent assurer cette transition ».

Autant dire que le virage n’a pas été aussi bien négocié que prévu. En janvier dernier, 2000 agriculteurs sont montés à Paris pour dénoncer l’interdiction de ces pesticides, dits « tueurs d’abeilles ». Ils pointent du doigt une absence totale d’alternative disponible.

« Comment, depuis plusieurs années que ces produits ont été mis en cause, on n’a pas fait d’efforts de recherche ? »

D’un ton calme, François Hollande affiche sa compassion pour les producteurs de betteraves, sans pour autant prendre la moindre responsabilité quant à la situation actuelle. « Là où il y a des interrogations à avoir, explique l’ancien président socialiste, c’est, comment depuis plusieurs années que ces produits ont été mis en cause, on n’a pas fait d'efforts de recherche suffisants, d'accompagnement des agriculteurs, de financement de substituts… bien sûr que ça ne peut pas se faire du jour au lendemain ! »

Sans le nommer, François Hollande pointe du doigt l’inaction d’Emmanuel Macron sur son premier mandat. Il l’affirme, qu’« il y a eu un défaut d'accompagnement, de recherche, qui fait qu’on se retrouve dans une situation qui est douloureuse pour les agriculteurs et qui n’est pas rassurante pour les consommateurs ».

Continuer les dérogations serait « une grave erreur »

Ces dernières années, le gouvernement avait accordé deux dérogations consécutives au profit des producteurs de betteraves. Ces derniers pouvaient ainsi continuer d’utiliser les néonicotinoïdes, malgré l’interdiction européenne. D’autres pays de l’UE, comme la Roumanie, la Pologne, la Belgique, ou même l’Allemagne, continuent pourtant de fournir de telles dérogations à leurs agriculteurs. « Il ne faut jamais se mettre en cause pour assurer le respect de ce qui doit être la position commune », estime l’ancien locataire de l’Élysée. « Nous serions sans doute mis en responsabilité, fait-il remarquer, si nous continuions à utiliser ces produits. Pas seulement par les apiculteurs mais aussi par les citoyens qui demanderaient à rendre des comptes. Il faut se rendre à l’évidence qu’il va falloir écarter ces produits. Il faut aller dans ce processus. Si on commençait à renoncer à l’objectif, je crois que l’on commettrait une grave erreur ».

L’actuel ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau était lui aussi interrogé sur cette question à l’occasion du Salon de l’Agriculture. Il prévoit pour sa part une baisse de la production de betteraves de 30 à 40% d’ici un an.

Son interview en vidéo

Photo MRG


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