Ugo Bernalicis (LFI) sur Adrien Quatennens : « s’il veut démissionner, la décision lui appartient, on ne peut pas le démissionner »


Rédigé par Quentin LEPORT

Publié le 12.01.2023


INTERVIEW/VIDÉ0 - Pour le député la France insoumise de la deuxième circonscription du Nord, Ugo Bernalicis, « les votes en interne sont l’occasion de règlements de compte plutôt que de moments où l’on se propulse vers l’extérieur, où l’on va convaincre ». Ceux-ci pourraient plonger LFI « dans les turpitudes dans lesquelles le Parti Socialiste s’est trouvé ». Il a par ailleurs rappelé la position de  LFI  concernant Adrien Quatennens.

Pour Ugo Bernalicis, « il y a des progressions à opérer » quant à la désignation des instances de direction de la France Insoumise. Les militants ne désignent pas encore la hiérarchie du mouvement. Il y a eu à ce sujet une assemblée représentative récemment « qui a fait des propositions, de nouvelles structurations » et que « les choses suivent leur cours ». L’élu du Nord explique « ne pas être un grand fan des votes en permanence, tout le temps, en interne, parce que souvent les votes sont l’occasion de règlements de compte plutôt que des moments où l’on se propulse vers l’extérieur, où l’on va convaincre ». Il considère que des votes internes réguliers mettraient LFI « dans les turpitudes dans lesquelles le Parti socialiste s’est trouvé ». Ugo Bernalicis ne veut pas de batailles de courant continues et que les Français se disent « ah c’est ça la politique, des gens qui se battent entre eux en permanence, qui ne savent dégager des idées à l’extérieur ». Pour lui, il y a un « dosage à opérer vers la bonne direction ». Certains membres de La France insoumise sont en désaccord avec les changements récemment opérés au sein de la direction. Le député considère que « la seule chose que font les collègues qui remettent des pièces dans la machine en permanence d’un point de vue médiatique, c’est qu’ils font l’étalage du monde politique comme étant inopérant, non productif, qui dégoute les gens de la politique ».

Statu quo 

Concernant Adrien Quatennens et son retour à l’Assemblée nationale, Ugo Bernalicis s’en tient à la position de son groupe parlementaire : « cette mise en retrait est le fruit de longues et laborieuses discussions qui ont abouti au fait que chacun respecte cette décision », fixée à quatre mois. L’élu du Nord est en désaccord avec les réactions qui accompagnent ce choix, « encore une fois, je déplore ceux qui ont un agenda personnel, qui veulent régler des comptes, briller, puisqu’il y en a mille au moins qui ont signé une tribune dont des anciens, des futurs ex, des ex-futurs, ça les regarde, ils font bien ce qu’ils veulent et moi je ne me sens pas concerné ».

Son travail, l'ancien ténor insoumis le « fait depuis cinq ans, il va continuer à le faire, ça n’a gêné personne jusqu’à maintenant » s’insurge Ugo Bernalicis. « Là, il est mis en cause pour des faits qui sont certes publics aujourd’hui, mais qui relèvent de sa vie privée, il n’y a pas de récrimination sur les actes politiques qu’il a pu poser, c’est sur des actes privés et c’est pour ça qu’on a pris les décisions qu’on a prises ». Pour lui, si Adrien Quatennens veut démissionner, « la décision lui appartient, on ne peut pas le démissionner, ni l’inviter à le faire, donc à partir du moment où il est député il siège à l’Assemblée nationale ». Ugo Bernalicis estime que le député mis en retrait doit faire son retour dans quatre mois « parce que je crois que quand on est sanctionné pour quelque chose, cette sanction doit avoir un début et une fin ».

Les retraites, une nouvelle bataille politique

Pour Ugo Bernalicis en ce début d’année 2023, « il y a la réforme des retraites qui arrive, qui va être discutée à l’Assemblée dès le début du mois de février qui est une échéance qui va concerner toutes les Françaises et tous les Français ».« On est dans les mobilisations mais j’ai l’impression que certains voient un intérêt à parasiter tout ça, pour leurs intérêts propres, je le déplore, je trouve que ce n’est pas sérieux » ajoute le député du Nord. Il regrette qu’autant de temps soit consacré au sein de sa formation politique à déterminer qui doit diriger La France Insoumise et a fortiori par tribune de presse interposée « parce que sinon ça fait des interviews quasi intégrales que sur ça dès que je suis sur un média ».

Au sein de la Nupes, des dissensions se sont créées sur l’âge de départ à la retraite alors que le projet imaginé par la majorité fait déjà polémique. Le député du Nord pense que « tout le monde a été d’accord sur le programme sur lequel on a été élu parlementaires, et c’est la retraite à soixante ans ». Il insiste : « si les uns et les autres veulent refaire le match et dire autre chose ça les regarde, le programme de la Nupes sur lequel chacun a été élu, c’est la retraite à 60 ans ».

Un compromis sur le contenu de la réforme n’est pas une perspective vraisemblable d’après Ugo Bernalicis puisque, dit-il, « la dernière fois qu’on nous a fait ce sketch-là et cette farce, ça a été pendant le budget, avec les dialogues de Bercy ». Pour lui, Olivier Véran a le mieux résumé la situation : « je vous rassure, personne ne partira après 67 ans ». « Chouette, merci monseigneur » ironise le député LFI, avant de lancer « dans quel monde vivent ces gens ? ». Ugo Bernalicis affirme que la plupart des travailleurs meurent à 58, 59, 60 et 61 ans dans les métiers les plus difficiles. « Cela veut dire que des gens vont mourir au travail et qu’ils n’auront pas de retraite » précise-t-il.

Le député ne sait pas « si on (la NUPES) va réussir à la stopper, mais on va tout faire pour ». Sa formation politique va se donner tous les moyens, notamment avec un meeting en commun avec toutes les forces de la NUPES qui aura lieu à Paris. Il illustre la manifestation du 21 janvier comme « le top départ de la mobilisation unitaire qui réunira les conditions permettant de gagner contre la réforme ». Seront mis en œuvre : « la mobilisation populaire, la grève, les manifestations et aussi de faire en sorte que la droite ne s’allie pas avec la Macronie et le Rassemblement national ».

Son interview en vidéo

Photo : Archive MRG/Lucas Pierre


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