INTERVIEW/VIDÉO - Le député de la 4^ème circonscription du Calvados estime que la réforme des retraites devra être annoncée avec « beaucoup de pédagogie », pour éviter l'incompréhension et la révolte des Français. Il considère que les chiffres ne sont pas clairs et « met au défi » de comprendre la réalité de ceux-ci et « de ceux qui seront là en 2031 ».

Pour Christophe Blanchet, les syndicats sont dans leur rôle, suite aux propos de Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT, de se mobiliser si l’âge de départ en retraite passe à 64 ou 65 ans. « Je pense qu’il y a beaucoup de confusions chez les Français et qu’il va falloir beaucoup de pédagogie ». Il regrette que la majorité n’ait pas utilisé le temps de l’ajournement de la réforme qui avait été obtenue, pour effectuer beaucoup plus de pédagogie, avec des chiffres clairs car « aujourd’hui, on entend tellement tout et n’importe quoi que je vous mets au défi de comprendre la réalité des chiffres, de ceux qui seront là en 2031 ».

Une réforme impopulaire

Cette réforme des retraites s’ajoute à une forte l’inflation, et la hausse des prix de l’énergie, Christophe Blanchet avance que : « quand on fait de la politique, on ne cherche pas la popularité, on cherche à satisfaire l’intérêt général ».  Le député MoDem ajoute que « si on cherche la popularité, il ne faut surtout pas faire de politique ». Cette réforme est selon lui nécessaire car la situation sur les retraites est instable. « On a 345 milliards de budget, 35% du budget des retraites est payé par la dette, il faut simplement lire le rapport du COR (Conseil de l’orientation des retraites) ».

Un renfort de pédagogie

Alors qu’Emmanuel Macron considérait en 2016 que le report de l’âge de la retraite n’était pas juste, Christophe Blanchet considère lui aussi encore aujourd’hui que « le report de l’âge n’est pas juste quand il est allongé ». Le député pense que celui-ci doit être expliqué et qu’il faut le prendre en compte. Il préfère parler en trimestre de cotisation : « celles et ceux qui ont commencé très jeune, pourront partir apparemment quatre ans auparavant ». « À mon niveau, dans la majorité, je serai vigilant à ce que la réforme soit juste, équitable, qu’elle aille chercher notamment les femmes qui n’ont pas eu une carrière complète pour élever leurs enfants, qu’elle s’attaque véritablement à ce qui est déficitaire aujourd’hui et ce qui sera déficitaire encore plus en 2033 ».

« Je préfère évidemment qu’un texte soit voté à l’Assemblée et après au Sénat » plutôt que par l’article 49.3 »

Le projet de réforme de réforme des retraites devra peut-être passer grâce à l’article 49.3 de la Constitution. Une option légitime et constitutionnelle du gouvernement pour Christophe Blanchet qui préfère cependant « qu’un texte soit voté à l’Assemblée et après au Sénat », même si le 49.3 est « une arme légale ». Christophe Blanchet constate qu’Emmanuel Macron, lorsqu’il a été réélu, « a laissé entendre qu’il allait devoir trouver des compromis à sa gauche et à sa droite mais que finalement on a surtout l’impression que c’est surtout à sa droite ». Le député de la 4^ème circonscription du Calvados explique que le gouvernement ira chercher les alliés qu’il veut, en plus de la majorité qu’il a, tout simplement parce que « c’est leur boulot ». Le député veut lui se concentrer « à ce que le texte soit équitable, juste et que j’ai le sentiment si je le vote, qu’il va servir l’intérêt général et notamment les générations futures ».

Son interview en vidéo

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