INTERVIEW/VIDÉO - Éditorialiste politique pour BFM TV, Bruno Jeudy a été marqué en ce mois de novembre par les nombreuses utilisations de l’article 49.3 par le gouvernement. Selon lui, c’est « le signe palpable qu’Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue ».

C"est le fait majeur du mois de novembre pour Bruno Jeudy. « Le gouvernement a du y avoir recours à cinq reprises pour faire passer le budget, la loi de finances et le budget de la sécurité sociale » explique-t’il. « En soi, ce n’est pas un événement puisque Michel Rocard dans les années 80 et le début des années 90 avait utilisé le 49.3 à vingt-huit reprises, mais là c’est le signe palpable qu’Emmanuel Macron n’a pas de majorité absolue ». « Pour faire adopter le texte le plus important d’une année, c’est à dire le budget, il est obligé d’avoir recours à cet article de la Constitution, sinon son budget ne passe pas ».

« La suite du quinquennat sera compliquée parce que la modification de la Constitution en 2008 interdit d’utiliser plus d’une fois le 49.3 par session, en dehors du budget. Donc il s’agira d’un fusil à un coup ». Bruno Jeudy explique qu’une fois les budgets passés, il va falloir que le gouvernement fasse des compromis pour passer les autres textes. « Ce compromis se fera probablement avec les Républicains, peut-être un peu avec la gauche modérée. Mais ce sera très compliqué pour Elisabeth Borne de faire passer des textes ».

Élisabeth Borne et Bruno Lemaire bons élèves du mois de novembre

La réforme des retraites devrait être dès janvier un « test majeur » pour le gouvernement Borne. Le texte sur l’immigration en sera un lui aussi. L’éditorialiste politique remarque quand même que, pendant le mois de novembre, la Première ministre « a réussi à faire passer le texte sur l’assurance chômage, qu’elle a réussi à le faire adopter au Sénat et à l’Assemblée nationale, sans avoir recours au 49.3, avec évidemment une partie des Républicains ».

Pour Bruno Jeudy, « Bruno Le Maire reste le ministre majeur du gouvernement malgré les difficultés économiques de la rentrée. Alors qu’on annonçait beaucoup de difficultés pour le gouvernement d’Elisabeth Borne avec la question du pouvoir d’achat, des salaires et de l’hyper-inflation ». Le journaliste politique analyse l’exécutif : « on voit qu’ils ont réussi à s’en sortir, l’automne social qu’on leur promettait explosif a été difficile, il y a eu des grèves dans les raffineries, le conflit dans les stations-services les a mis en difficulté mais ils ont tenu bon ».

Regarder son interview en vidéo

Photo : DR