Dieynaba Diop (PS), l'une des principales défenseures de la Nupes


Rédigé par Quentin LEPORT

Publié le 08.12.2022


INTERVIEW/VIDÉO - Dieynaba Diop, la porte-parole du Parti socialiste, estime que son parti est plus fort avec l'accord de la Nupes  car « si nous n’avions pas fait un accord électoral, nous aurions fusionné, nous aurions dissous nos différents partis au sein de LFI, ce qui n’est absolument pas le cas ». Elle semble avoir la Nupes chevillée au corps.

Dieynaba Diop se considère d’abord comme socialiste parce que l’alliance à laquelle a pris part son parti, le PS, est selon elle, « la possibilité de parler à toute la gauche ». Il n’y a pas d’irréconciliabilité, « pour moi, ce sont des choses complémentaires, c’est à dire que je suis avant tout engagée au Parti socialiste parce que je suis socialiste, je l’ai toujours été. Et puis il y a eu cette opportunité au lendemain des résultats de la présidentielle » confie-t-elle. Pour l’adjointe au maire des Mureaux, une décision a du être prise à l’issue de l’élection présidentielle de 2022 : une gauche qui continue à se diviser ou une gauche qui s’unit pour avoir un véritable poids dans le spectre politique et pour pouvoir offrir une alternative concrète. « On a de nouveau eu un choix à faire malheureusement pour la présidentielle, entre le camp ultra-libéral d’Emmanuel Macron, et celui de l’extrême droite » précise la porte-parole du Parti socialiste.

Comme pour beaucoup de partis politiques, le PS souffre de divisions en interne. En témoigne la prise de position récente de Valérie Rabault, vice-présidente de l’Assemblée nationale en novembre : « ne me faites pas parler au nom de la Nupes, je ne suis pas de la Nupes, je suis socialiste ! ». Dieynaba Diop estime que la présence de différentes sensibilités est indissociable de l’Histoire de son parti. Il ne faut, selon elle, pas opposer les deux dans la mesure où il existe une complémentarité et un intergroupe avec des discussions avec l’ensemble des groupes de gauche. « Nous avons fait le choix de faire liste commune aux législatives pour permettre à un maximum d’élus de gauche d’entrer dans l’Hémicycle » explique Dieynaba Diop.

Le parti de la porte-parole a une grande échéance à venir : « nous avons un congrès qui se déroulera au mois de janvier, ce sera l’occasion pour les militants socialistes de trancher la question et moi je n’ai aucun doute sur le fait que majoritairement ils choisiront de rester au sein de la NUPES et de continuer à discuter avec la gauche ». Le congrès du Parti socialiste opposera trois candidats le 25 janvier prochain. Olivier Faure est le seul véritable pro-Nupes que Dieynaba Diop soutient « car depuis 5 ans il est celui qui a été capable de maintenir le cap, de tenir le Parti socialiste quand beaucoup d’autres sont partis,. C’est lui qui a été en capacité de renouer le dialogue avec l’ensemble des partenaires de gauche. Celui qui fait entendre la voix des socialistes, non seulement au sein de l’Hémicycle mais aussi en dehors ». Le maire de Rouen, Nicolas Mayer-Rossignol, et la maire de Vaulx-en-Velin, Hélène Geoffroy, briguent également la tête du PS. La conseillère de la ville des Mureaux précise que son parti garde un certain nombre de lignes extrêmement claires, notamment sur l’Europe ou sur l’Ukraine : « je crois qu’avoir un accord électoral ne signifie pas qu’on est inféodés actuellement à un autre parti ».

« Que ce soit Jean-Christophe Cambadélis ou d’autres socialistes, je crois qu’il faut arrêter cette petite obsession concernant Jean-Luc Mélenchon »

Le leader historique de la France Insoumise n’est pas apprécié par tous les membres du PS. Comme Jean-Christophe Cambadélis par exemple, qui dit vouloir mettre fin à la « mélenchonisation des esprits ». Pour Dieynaba Diop , « que ce soit Cambadélis ou d’autres socialistes, je crois qu’il faut arrêter cette petite obsession concernant Jean-Luc Mélenchon. Il a une ligne politique très claire, qui n’est pas la nôtre. Si nous n’avions pas fait un accord électoral, nous aurions fusionné, nous aurions dissous nos différents partis au sein de LFI, ce qui n’est absolument pas le cas ». La porte-parole du Parti socialiste poursuit, « chacun garde sa personnalité, son identité et c’est ce que nous allons continuer à faire, on discute, nous avons des convergences, parfois nous avons des divergences et lorsque nous ne sommes pas d’accord nous le faisons savoir ». Une gauche plurielle déjà présente sous Lionel Jospin et François Mitterrand avec les accords du programme commun : « on n'a rien inventé du tout, on reste juste fidèles à cette tradition de faire avec les différentes tendances ».

Face à une éventuelle crainte de la part de certains socialistes de voir leur parti être absorbé par La France Insoumise, Dieynaba Diop est confiante : « moi je dis à tous ces socialistes qu’il faut affirmer ce que nous sommes et puis je crois qu’il ne faut pas se mettre dans un état de faiblesse ». Elle ajoute : « je crois que les Françaises et les Français savent exactement ce que porte le Parti socialiste, Olivier Faure le fait entendre au sein de l’Hémicycle, tout comme Boris Valaud, tout comme tous les autres députés, je crois qu’il ne faut pas jouer à se faire peur, si nous voulons justement dépasser cela ». La conseillère de la ville des Mureaux considère que les détracteurs de la NUPES n’ont pas besoin de critiquer cette union pour être audibles. « Au contraire, il faut être en capacité de discuter avec son adversaire, de le faire venir sur ses propres propositions et surtout je crois qu’il faut parler aux Françaises et aux Français. C‘est ça qui est le plus important » poursuit-elle. « Il faut arrêter ces guerres intestines au sein de la gauche, si on ne veut pas qu’elle disparaisse tout simplement lors des prochaines élections »

Dieynaba Diop le rappelle, il n’y a pas que les propositions de La France insoumise qui comptent au sein de la Nupes. « La voix du PS est entendue, celle d’Olivier Faure aussi, simplement il y a aussi ce que les médias, ce que les journalistes et ce que certains socialistes veulent distiller comme petite musique. Moi je ne me sens pas inféodée à LFI, je me sens profondément socialiste et profondément de gauche » argumente-t-elle. « Je vous rappelle que dans les collectivités territoriales ce sont les socialistes qui sont majoritaires, je vous rappelle que dans les régions nous sommes le premier parti de gauche, donc je crois qu’il faut arrêter d’avoir un miroir grossissant sur les présidentielles qui ne sont pas l’alpha et l’oméga des rapports de force des partis de gauche en France » souligne Dieynaba Diop.

Son interview en vidéo

Photo : DR


Articles récents


Qui sommes-nous ?

En 2006 naît WFM sous l’impulsion de Robert VERDET et Olivier CALVO, devenue ensuite en 2012 Air Show, l’héritière de la station FM des années 80 Radio Show, avec la création de l'association Air Show Groupe. En 2020, avec l'arrivée de Benjamin POULIN Air Show Groupe change radicalement, à commencer par son nom, et devient MRG. Enrichie d’une nouvelle équipe d'abord sous l'égide de Lucas PIERRE et Manon BLANGIS puis de Raphaël BARDENAT et Adrien HARDY, elle est désormais un média global 100% gratuit proposant un bouquet de radios, un site d’actualité, des podcasts, une chaîne de télévision et de la vidéo.

Lire l'historique



© MRG Médias. Tous droits réservés. Crée par Médias Radio Groupe. "MRG" est une marque déposée à l'INPI