INTERVIEW/VIDÉO - Entre les nombreuses utilisations du 49.3 et les différentes polémiques, le journaliste politique Jean-Michel Apathie dresse un portrait peu élogieux de la classe politique dans « L’observatoire de l’actu ».
Jean-Michel Apathie a été marqué par l’usage qu’a une nouvelle fois fait le gouvernement du 49.3 « parce qu’Emmanuel Macron a réussi à se faire élire président de la République, mais il a échoué à obtenir une majorité de députés. Donc cette situation minoritaire à l’Assemblée empêche l’Etat de bien fonctionner ». Selon lui, le Parlement ne trouve plus que des compromis boiteux pour voter des lois et les projets budgétaires sont soumis aux caprices d’amendements qui n’ont aucun sens. Il considère qu’Emmanuel Macron aura ainsi du mal à trouver une majorité pour la suite de ses réformes, notamment pour celle des retraites. Le journaliste politique estime qu’une éventuelle dissolution de l’Assemblée nationale « ne règlerait aucun problème parce qu’aucun groupe, aucune coalition, n’est capable d’être majoritaire seul aujourd’hui ».
Jean-Michel Aphatie a « l’intuition que depuis juin dernier, c’est à dire depuis l’échec d’Emmanuel Macron, le quinquennat n’ira pas à son terme et que nous devrons repasser par une élection présidentielle pour remettre les institutions debout ». Alors que la Vème République est depuis 1958 un facteur de stabilité, « l’échec d’Emmanuel Macron aux élections législatives de juin 2022 est précisément l’installation d’une instabilité politique à un moment où nous avons un vrai besoin de stabilité de l’exécutif et de prendre des décisions ».
Pour Jean-Michel Aphatie, le vote de la réforme des retraites lui paraît impossible dans la configuration actuelle de l’Assemblée nationale. Il est par ailleurs nécessaire d’après lui, de voter cette loi. Non pour les retraites elles-mêmes, mais pour dire aux marchés financiers que la France, qui est le premier emprunteur net de la zone euro en 2020, gère « un peu sérieusement ses comptes publics, parce que beaucoup de gens en doutent ».
La France fait des déficits à répétition depuis 47 ans, (date qui coïncide avec le premier choc pétrolier), à cause de ça, l’Hexagone commence à être mal perçu. Alors, « si nous ne sommes pas capables d’avoir une majorité stable à l’Assemblée nationale, pour voter des réformes qui nous permettront de continuer à emprunter sur des marchés financiers, nous devrons passer par une élection présidentielle anticipée ». Le célèbre journaliste politique croit « vraiment que la gravité de la crise institutionnelle, mal perçue, va nous obliger à quelque chose d’aussi radical que cela et je pense qu’il y a un vrai péril sur le second mandat d’Emmanuel Macron ».
Aucune personnalité politique ne trouve grâce actuellement aux yeux de Jean-Michel Aphatie compte tenu de la médiocrité qui règne. « Je pense que rien n’est stabilisé actuellement et c’est tellement facile de parler fort et d’être entendu quand on est dans l’opposition ». Du coté de la majorité, « le pouvoir patine donc je ne vois pas bien à qui décerner autre chose que des bonnets d’âne ».
Le journaliste de LCI estime que les dirigeants actuels comme ceux qui les ont précédés ont des bilans qui sont assez mauvais voire catastrophiques. « Nous avons, je l’ai dit, des finances publiques en très mauvais état, nous dépensons beaucoup d’argent, le taux d’imposition est parmi les plus importants des pays d’Europe. Malgré cela, depuis vingt ans, trente ans, les services publics périclitent, la police n’a pas assez d’argent, la justice n’a pas assez d’argent, l’hôpital n’a pas assez d’argent, l’éducation n’a pas assez d’argent. Donc si vous voulez, moi je veux bien qu’on dise que ceux qui nous gouvernent depuis vingt ou trente ans sont formidables, mais les résultats ne sont pas là ». « Depuis 1945, les sociétés européennes ont bâti des modèles qu’elles n’arrivent plus à financer aujourd’hui ». Jean-Michel Apathie considère que la France, comme d’autres pays, n’arrive plus à financer l’effort éducatif, l’effort de protection sociale, c’est à dire à la fois l’hôpital et la retraite. Notre pays n’a plus suffisamment de richesses pour financer tout ça. Le spécialiste politique conclut d’un ton amer, « il y a un péril sur le modèle social que nous avons construit ».
Photo : (Archives avril 2022) Manon Blangis / MRG Médias
En 2006 naît WFM sous l’impulsion de Robert VERDET et Olivier CALVO, devenue ensuite en 2012 Air Show, l’héritière de la station FM des années 80 Radio Show, avec la création de l'association Air Show Groupe. En 2020, avec l'arrivée de Benjamin POULIN Air Show Groupe change radicalement, à commencer par son nom, et devient MRG. Enrichie d’une nouvelle équipe d'abord sous l'égide de Lucas PIERRE et Manon BLANGIS puis de Raphaël BARDENAT et Adrien HARDY, elle est désormais un média global 100% gratuit proposant un bouquet de radios, un site d’actualité, des podcasts, une chaîne de télévision et de la vidéo.