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Florence Portelli (LR) : « Nicolas Sarkozy, il n’a plus rien à faire avec nous »


Publié le 12.10.2022


INTERVIEW/VIDÉO - Dans Face à la bande, Florence Portelli a fustigé l'ancien président de l'UMP Nicolas Sarkozy : « une figure qui a compté » mais qui « appartient au passé ». La maire de Taverny a rappelé qu'elle n'a pas encore de candidat favori pour le congrès LR.

« Je ne sais pas encore pour qui je voterai », explique Florence Portelli. À deux mois de l’élection du successeur de Christian Jacob, trois hommes sont encore en lice : Éric Ciotti, Aurélien Pradié et Bruno Retailleau. Aucun nom ne semble vraiment susciter l’intérêt de celle qui est également vice-présidente de la région Île-de-France. Tous ces candidats semblent coincer dans une idée passéiste de la politique. « Quand vous êtes à droite, c’est comme à gauche, vous avez des mantras, déplore-t-elle. Vous sortez quelques épouvantails et ça fait plaisir à votre électorat. J’aimerais finalement qu’on fasse campagne ou qu’on parle de nouveaux projets pour la société ».

De son côté, l’ancien président de LR (ex-UMP) Nicolas Sarkozy s’est exprimé publiquement sur Bruno Retailleau, menaçant de quitter le parti si celui-ci remportait l’élection. « Je pense qu’on s’en remettra », ironise Florence Portelli. « Il y a des gens qui considèrent que ça a été un grand président, un grand ministre de l’Intérieur, un grand ministre de l’Économie… Ce n'est pas parce que vous changez en cours de vie que ça réduit ce que vous avez apporté dans le passé, reconnaît-t-elle. Mais le Nicolas Sarkozy d’aujourd’hui il n'a plus rien à faire avec nous ».

« Pour moi il est déjà au moins moralement exclu de notre parti »

Si elle reconnaît l’importance qu’a eu Nicolas Sarkozy par le passé, Florence Portelli ne voit là qu’une figure « qui appartient au passé ». En particulier « depuis qu’il a eu le comportement qu’il a eu pendant la présidentielle et même pendant les législatives ». L’ancien président de la République avait en effet refusé de soutenir officiellement Valérie Pécresse, et avait appelé à voter pour Emmanuel Macron au second tour. « Même les sarkozystes ont été extrêmement déçus, rajoute la maire de Taverny. Je pense à Brigitte Kuster, qui était un pilier du sarkozysme. Elle a été candidate dans le 17e arrondissement de Paris et Nicolas Sarkozy a décidé de soutenir plutôt une candidate de LREM ». Une trahison selon Florence Portelli. « Elle en a été fortement meurtrie, rajoute-t-elle. Donc qu’il y soit ou qu’il n’y soit pas pour moi il est déjà au moins moralement exclu de notre parti ».

« Je vous le dis très clairement : pas d’alliances avec les extrêmes »

Suite à l’union des droites en Italie, qui a vu propulser au sommet du pouvoir la leader d’extrême-droite Giorgia Meloni, les yeux se tournent aujourd’hui vers la France. Certains, comme Nicolas Dupont-Aignan, y voient un exemple à suivre pour redonner à la droite une place de premier plan. « L’Italie ça n’a rien à voir, réagit Florence Portelli. C’est très fréquent des coalitions comme ça un peu hétéroclites. Ils ont un système semblable à celui de la IIIe République, donc vous ne pouvez pas comparer ».

Sur une possible union avec le Rassemblement national, Florence Portelli se montre catégorique. « Je vous le dis très clairement : pas d’alliances avec les extrêmes ». Catégorique, mais lucide. La vice-présidente de l'Association des maires de France désire aller plus loin. « Une fois qu’on a dit ça, c’est déjà, un, pourquoi les gens sont tentés par ce vote-là ? Et les gens qui sont tentés par ça, ce ne sont pas des extrémistes et ce ne sont pas des gens profondément racistes, sauf à la marge ». Florence Portelli reconnaît un véritable « problème de société qu’il faut pouvoir regarder en face et auquel il faut pouvoir apporter des solutions. Sinon ces gens seront un jour au pouvoir et il n’auront besoin d’aucune alliance ».

Affaire Quattennens et Bayou : « s’il y a des choses qui sortent chez LR, j’espère qu’on ne fera pas comme Les verts »

Cinq ans après Me Too, la parole des femmes commence seulement à être entendue, en particulier dans la sphère politique. Si elle se montre attentive aux révélations à gauche, suite aux affaires Quatennens et Bayou, elle affirme ne rien avoir entendu de tel chez Les Républicains. « S’il y a des choses qui sortent, j’espère qu’on ne fera pas comme Les verts. Parce que faire des cellules avec des militants qui règlent leurs comptes en mode Comité du salut public, je n’appelle pas ça la justice ». Florence Portelli se montre particulièrement opposée aux cellules sur les violences sexistes et sexuelles présentes dans certains partis de gauche. « Je pense qu’au contraire, c’est une insulte à toutes ces femmes qui sont réellement en souffrance. Je crois qu’au contraire on devrait travailler à ce que la justice soit beaucoup plus rapide ».

« Ça ne doit en aucun cas être porté par des tribunaux d’exception »

À l’inverse de ces cellules au sein des partis, Florence Portelli propose « des cellules avec des magistrats, avec des avocats, des personnes retraitées éventuellement de la magistrature, qui puissent aider les femmes à aller porter plainte si elles le souhaitent. Mais que ce ne soit en aucun cas porté par des tribunaux d’exception qui n’en sont pas. Que ce soit porté par des militantes qui, en plus, ont des discours parfois extrêmement haineux que, moi, je n’appelle absolument pas féministes. Vous savez il y a une série que j’aime beaucoup, c’est ‘La servante écarlate'. Je n’ai pas envie tomber non plus dans ‘La servante écarlate'. Je pense que ce n’est pas ça le féminisme ».

Regardez son interview en vidéo

Photo : DR


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