INTERVIEW/VIDÉO - Alors que l’élection pour la présidence du parti arrive, Nicolas Dragon a affiché son soutien sans faille à Jordan Bardella face à Louis Alliot. Il a également défendu les mesures de son groupe parlementaire en matière de pouvoir d’achat. Vendredi 2 septembre, MRG recevait le député Rassemblement national de la 1ère circonscription de l'Aisne, dans « 20h, l’invité ».

Debout devant sa caméra, visiblement devant sa résidence dans l’Aisne, Nicolas Dragon affiche sans mal sa préférence. « J’ai fait le choix de soutenir Jordan Bardella dans cette course à la présidence, commence-t-il. Autant qu’on puisse appeler ça une course d’ailleurs. » Un choix pris sans difficultés pour le député. « La raison est simple, je connais bien Jordan Bardella. Je suis quelqu’un qui a toujours préféré promouvoir le renouvellement de la classe politique et Jordan Bardella incarne parfaitement ce renouvellement ».

Serait-il l’homme providentiel dont le Rassemblement national a tant besoin ? Celui qui emmènera le parti, et ses idées, jusqu’à l’Élysée ? « Oui, je le pense. J’en suis convaincu. Je pense qu’il est tout à fait capable, non seulement de nous y emmener (à l’Élysée), de nous installer une fois pour toute une majorité, qui, celle-là, ne sera pas relative mais sera absolue, pour enfin mettre en place le programme que la plupart de nos électeurs demandent maintenant ». Quant à Marine Le Pen, la présidente historique du RN, rappelle Nicolas Dragon, elle « a laissé entendre qu’elle pourrait ne pas se représenter ». Si « un autre candidat se dégage », poursuit le député, « et que ce candidat s’appelle Jordan Bardella, oui ce candidat aura tout mon soutien. Il aura, je crois, le soutien de beaucoup de monde. »

« Marine Le Pen est toujours parmi nous »

Si Nicolas Dragon se montre confiant sur l’avenir de son parti, il se veut aussi rassurant quant aux adhérents de la première heure : Marine Le Pen est toujours là. « Elle a pris une grosse responsabilité en prenant la présidence de notre groupe parlementaire de 89 députés à l’Assemblée nationale », justifie-t-il. Il rappelle en outre que l'ancienne présidente du RN « a fait savoir qu’elle avait fait le tour au cours de ces onze années », sur la présidence du parti fondé par son père. Aujourd’hui, « sa lourde tâche de présider le deuxième groupe le plus important de l'Assemblée nationale l’oblige à se concentrer sur cette tâche ».

Quel que soit le résultat de cette élection, qui semble déjà gagnée pour le jeune Jordan Bardella, président par intérim, le parti ne risque pas de changer de main. Avec Louis Alliot, ancien compagnon de Marine Le Pen, et Jordan Bardella, compagnon de la nièce de cette dernière, le clan Le Pen resterait très impliqué dans la direction du RN.

Cela reste une étape importante pour le Rassemblement national qui voit le nom de Le Pen être de plus en plus en retrait. Certains observateurs y voient même là la toute dernière étape pour dédiaboliser le parti d’extrême-droite. Le député RN tient toutefois à leur rendre hommage. « Moi je tire mon chapeau à cette famille », clame Nicolas Dragon. Une famille « qui a su être les premiers lanceurs d’alerte en France sur un certain nombre de points et de problèmes que nous voyons apparaître aujourd’hui. Le RN est l’un des premiers mouvements, si ce n’est LE premier mouvement en France, et il appartient avant tout à ses adhérents ».

« Le prix du fioul atteint des prix totalement scandaleux ! »

Sur la question du pouvoir d’achat, Nicolas Dragon ne cache pas son agacement. « Nous avons proposé des choses très concrètes qui ont été refusées, et qui continuent d’être refusées par le gouvernement et par la majorité relative à l’Assemblée nationale. » Parmi ces propositions, le député cite la baisse de la TVA sur toutes les énergies, y compris sur le fioul. « Je vous parle d’une petite commune de 365 habitants. La majorité des personnes se chauffent au fioul. Le prix du fioul atteint des prix totalement scandaleux actuellement puisqu’avec 1000L, il faut compter environ 1600 euros. Avec 1000L, vous ne passez pas l’hiver. Je suis bien placé pour le savoir puisque moi aussi je suis chauffé au fioul ». Visiblement en colère contre les députés de la majorité, l’élu de l’Aisne rappelle aussi d’autres propositions issues de ses rangs, dont la baisse des taxes sur les énergies. « Le fioul, le gaz, l’électricité et également les carburants dont nous nous servons pour nos voitures », qu’il juge aujourd’hui indispensables pour un grand nombre de concitoyens. « Je suis dans un territoire rural, c’est une réalité ! ».

« On ne peut pas cantonner des salariés à être payés au SMIC »

Malgré ces propositions, le Rassemblement national a choisi de voter contre celle de la Nupes qui visait à augmenter le SMIC à 1500 euros, en juillet dernier. Un choix dont se défend le député RN en rappelant leur propre proposition sur les salaires. « Je n’ai pas voté contre l’augmentation du SMIC, explique-t-il, nous avons proposé la hausse des salaires de 10% avec une annulation, sur cette hausse de 10%, des charges patronales pendant cinq ans. Voilà ce qui pourrait donner du pouvoir d’achat ».

Pour Nicolas Dragon, l’augmentation seule du SMIC poserait d’autres problèmes. « Il y a combien de métier qui sont tout juste au dessus du SMIC ? Parce que ça c’est une réalité aussi. J’en ai rencontré encore cette semaine, des gens qui me disent 'je ne suis plus qu’à 60 euros, à 50 euros du SMIC'. Alors on augmente ceux qui sont au SMIC, et les autres après, qu’est-ce qui se passe ? ». À une augmentation seule du SMIC, l'élu de l’Aisne préfère donc voir l’ensemble des salaires être revalorisé de 10%, outre l’annulation des charges patronales pour cinq ans. « On ne peut pas cantonner des citoyens, des salariés à être payés au SMIC. Il faut être sérieux ! Les salaires à un moment donné doivent aussi progresser ».

Regardez l'interview en vidéo

Photo : DR