INTERVIEW/VIDÉO - Ex-député LREM dans la 1ère circonscription de la Haute-Garonne de 2017 à 2022, Pierre Cabaré explique que malgré sa fonction prestigieuse, il n’a jamais été déconnecté et « hors-sol ».
« Le rôle d’un député les premiers temps est d’écouter, de comprendre pour pouvoir agir et ne pas être un godillot mais comme moi, enfiler des chaussures de montagne en bon pyrénéen et pouvoir réussir des choses ». C’est comme ça que l’ancien élu définit la fonction de député. Le parlementaire explique que lors des élections législatives de 2017, la campagne s’est avérée assez simple puisque « Emmanuel Macron était passé facilement et on est passé [les députés LREM] derrière lui avec une simplicité particulièrement forte cette année-là ».
Pour Pierre Cabaré, une campagne lors d’élections législatives « se fait sur le terrain, avec des propositions personnelles qu’on peut amener pendant le cours d’une mandature et des propositions qui remontent des terrains ». N’ayant pas été réinvesti par la majorité, le parlementaire ne saurait dire si la campagne est la même pour un premier et un second mandat. Il ne manque pas d’ajouter que le candidat qui a été préféré à lui, a échoué. « Ma campagne était simple » confie-t’il. « Cela consistait à être sur le terrain, à être à l’écoute pour pouvoir continuer à faire remonter des informations de terrain pour pouvoir amender les lois, qui certes nombreuses, ne sont pas suffisamment appliquées ». Pierre Cabaré estime que cette mauvaise application des lois n’est pas imputable à la justice mais « qu’il existe une réflexion autour de la justice et que cette réflexion va amener certainement et je l’espère, une concertation, et une action forte avec les gens de terrain ». L’ex-député LREM ajoute que « ce ne sont pas les cabinets ministériels qui doivent faire les lois, ce sont les personnes de terrain, ce sont les juges, ce sont les avocats, ce sont les greffiers, ce sont les personnes qui utilisent la justice tous les jours qui doivent pouvoir améliorer le sens de cette justice ».
L’ancien élu de la République a toujours financé ses campagnes électorales dont celle des législatives soit avec un emprunt, soit avec ses fonds propres. « La première année, en 2017, ça m’avait coûté 17000 euros ». L’argent dépensé est remboursé aux candidats aux élections législatives dès lors qu’ils font plus de 5%. « Une fois qu’un député est élu, il rapporte de l’argent à son parti, autour de 30000 euros par an » confie l’ancien député.
Le soir des résultats du second tour des élections législatives de 2017, Pierre Cabaré raconte que, comme les autres candidats, il était fatigué, puisqu’il s’est levé tôt tous les précédents jours pour « protéger ses panneaux électoraux qui sont visés par les opposants ». Selon lui les candidats aux législatives acceptent la défaite « si jamais ils perdent ». « La victoire ne se fait pas en chantant mais c’est plaisant quand la victoire est très serrée. C’est ce que j’ai vécu et elle est très agréable parce que forcément si l’on est investi c’est qu’on veut apporter quelque chose ». Avant d’ajouter : « donc c’est magique car le travail est énorme ». Les deux jours qui avaient précédé l’élection, l’ancien élu raconte avoir retrouvé ses proches, considérant que cela est important parce que « pendant une campagne, on ne voit pas beaucoup ses enfants et ses petits-enfants ». « On s’imagine toujours que pour le politique, le député… la vie est compliquée mais on est amené à faire des choses simples » raconte l’ancien député de Haute-Garonne. Il ajoute : « j’ai repassé mes chemises, j’ai continué à laver mon linge et à passer la serpillère sur le sol. Moi je n’ai pas été hors sol en tout cas, ça je peux vous le dire ».
Pour Pierre Cabaré, l’emploi du temps d’un député diffère selon que l’on soit responsable de loi ou pas. « Moi j’étais responsable de la loi ‘asile et immigration’ au niveau des affaires étrangères, donc ça prend du temps et pendant ce temps-là on passe dix jours à Paris non-stop » explique l’ancien parlementaire. Le reste du temps est passé en circonscription et « c’est là qu’on retire vraiment l’essence même du travail » ajoute-t’il. Le Haut-Garonnais justifie cela du fait qu’un député « retire vraiment l’essence même du travail » dans sa circonscription. « On voit les personnes, on voit l’action que l’on peut avoir et on prépare l’action sur les lois, par le terrain et malheureusement on n’est pas assez écoutés par les ministres et les cabinets ministériels » considère-t’il.
Lors de sa mandature, Pierre Cabaré avait à disposition, un « bureau-chambre » avec un lit dépliable où il dormait lorsqu’il rentrait la nuit vers deux ou trois heures du matin. Bien souvent, les attachés parlementaires travaillent là où dorment les députés et de ce fait, l’élu doit être prêt à les recevoir et à travailler avec eux, même s’il a peu d’heures de sommeil au compteur. « Quand on arrive à l’Assemblée, on a tendance à prendre le directeur de campagne que nous avons eu et qui n’est pas toujours la personne la plus à même de pouvoir nous renseigner et nous accompagner sur ce que l’on vit ». L’ancien député termine par un conseil : « je crois que ce listing d’attachés parlementaires spécialisés est très important ».
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