INTERVIEW/VIDÉO - Journaliste politique au Figaro, Tristan Quinault-Maupoil était l’invité de la Zone Pol de MRG le 15 juillet. Lui qui a vécu les campagnes législatives et présidentielles au plus près des candidats, avoue avoir vécu les élections comme tous les français, avec « un peu moins d’entrain et d’intérêt ».
Journaliste au sein du plus ancien quotidien français, Tristan Quinault-Maupoil estime que la campagne présidentielle qui s’est tenue en avril était un peu particulière. « Il y avait peut-être un peu moins d’entrain et d’intérêt pour cette campagne, c’est ce qu’on a pu constater en tant que journaliste, puisqu’elle a mis du temps avant de démarrer réellement ». Le spécialiste en politique juge que la campagne présidentielle de cette année a été différente de celle de 2017. À l’époque, le président sortant François Hollande, ne se présentait pas une seconde fois et que de ce fait « il y avait une une attente et un suspense qui a moins été présent en 2022 ». Il y avait selon Tristan Quinault Maupoil, un peu plus de rendez-vous politiques il y a cinq ans tandis qu’au printemps, du fait de l’annonce tardive de la candidature du président de la République, le débat a tardé réellement à prendre place. « Dans toutes les rédactions, on est répartis, chaque journaliste couvre des personnalités politiques » explique-t-il. Cela vaut également en dehors des campagnes électorales et ce sont les mêmes journalistes qui suivent ces personnalités. Tristan Quinault Maupoil ajoute « qu’il Il y a des déplacements chaque semaine et chacun « colle » son candidat pour tous ses rendez-vous, ses déplacements, toutes ses conférences de presse afin d’en rendre compte au quotidien ».
La ligne éditoriale d’un journal a son importance pour le journaliste politique même si « en France, il y a une différence par rapport aux Etats-Unis ou au Royaume-Uni par exemple où les titres de presse prennent davantage de place ». Il ajoute : « on voit même parfois qu’il y a des consignes de vote, où des journaux appellent à voter pour tel ou tel candidat, ce qui n’est pas le cas en France ». Cependant, Tristan Quinault Maupoil explique qu’il existe une presse d’opinion et que donc il y a une ligne éditoriale. « Il ne s’agit pas de prendre délibérément parti, ce n’est pas une campagne militante mais sur les idées, évidemment qu’un journal peut donner son avis et dire ce qu’il pense. Avoir un regard critique, c’est ça la ligne éditoriale » poursuit le journaliste du Figaro.
Lors de la dernière élection présidentielle, comme pour chaque campagne, de nombreux articles sont parus concernant cet événement majeur de la vie démocratique. Tristan Quinault Maupoil révèle que pour un journal « il y a évidemment la problématique du bouclage, c’est à dire qu’il faut que le journal parte à l’imprimerie, suffisamment tôt pour qu’il existe en réalité trois éditions différentes qui sont donc corrigées au fil de la soirée. Et donc pour la première édition, celle qui boucle le plus tôt, il faut avoir terminé le journal avant l’annonce des résultats officiels et donc oui on prépare plusieurs articles à l’avance avec plusieurs scénarios de sorte à ne pas être pris par le temps, au moment où on a les premières estimations et d’avoir un journal qui est déjà quasiment prêt ». Il n’y a pas véritablement de conférence de rédaction le soir d’un second tour d’élection explique-t-il puisque « la maquette d’un journal pour ce type de numéro est assez simple. Finalement, les angles ne sont pas très originaux, il s’agit de rendre compte de résultats contrairement aux autres jours où il faut venir chaque matin avec des idées, des angles, pour se démarquer de la concurrence, là c’est un soir un peu particulier, il s’agit vraiment de rendre compte ». Il ajoute que : « chaque journaliste qui suit chacune des personnalités en lice va rapporter la soirée électorale et les résultats dans chacun des camps donc c’est une maquette finalement sans surprise ». A propos de la couverture des meetings, par Le Figaro, Tristan Quinault Maupoil explique que « quasiment tous sont retransmis sur les réseaux sociaux et donc c’est une campagne beaucoup plus instantanée. La valeur ajoutée pour un journal papier est différente, on essaye plutôt de faire des papiers moins compte-rendu d’un meeting et essayer de prendre un peu de distance et on les suit, notamment quand ce sont des meetings majeurs mais ça ne donne pas spécialement lieu à chaque fois à un article ».
Concernant la médiatisation de la campagne, et le fait de savoir si celle-ci a un impact, le journaliste politique avance la réflexion suivante « je pense que les électeurs ne suivent pas exactement ce que disent les médias, chacun se fait son avis au regard de ce qu’il voit dans les médias, de ce qu’il voit sur les réseaux sociaux donc le rôle des médias c’est une pierre dans la construction du débat politique et démocratique mais ce n’est pas le seul canal qui va permettre d’influencer le débat. Ce n’en est qu’un parmi d’autres ». Puis poursuit : « les médias ont un rôle dans cette campagne mais à eux seuls, ils ne permettent pas de faire l’élection, ça serait faux de le penser ».
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