INTERVIEW/VIDEO - Le député européen Europe Écologie-Les Verts David Cormand, appelle les entreprises polluantes comme Total à une « bifurcation écologique ». Il défend également les différences entre Yannick Jadot et Jean-Luc Mélenchon et exprime ses regrets quant au départ de Sandrine Rousseau de l'équipe de campagne d’EELV.
Europe Écologie-Les Verts et La France Insoumise sont-elles deux gauches irréconciliables ? « On a des différences », relativise David Cormand. Des différences sur « la question géopolitique, sur la conception de l’Europe y compris sur la question écologique ». Le député européen d’EELV aborde alors la question de la présence de Total en Russie, suite à l’invasion de l’Ukraine. « La position des Verts a été de dire que Total ne peut pas continuer son activité gazière et pétrolière en Russie. La position de Jean-Luc Mélenchon a été : [ la place de Total est en Russie]. C’est une différence fondamentale ».
Pour David Cormand, tout secteur polluant doit, à terme, disparaître. Il appelle à une « bifurcation écologique ». Pour ce faire, « ces multinationales doivent changer d’activité » en réinvestissant dans d’autres secteurs. « Elles en ont les moyens », argue l’écologiste. « Total a fait treize milliards de profits l’année dernière. Avec ces profits, vous pouvez les réinvestir dans d’autres domaines. Ça pourrait être un choix stratégique de Total », poursuit-il, sans pour autant préciser quel genre d’activités.
L’entreprise française TotalEnergies est en effet régulièrement pointée du doigt pour ses émissions de gaz à effet de serre. Dans le même temps, elle exploite aujourd’hui 16 000 stations-service dans le monde dont 3 500 rien qu’en France et qui restent indispensables pour des millions d’automobilistes chaque année. David Cormand reste pourtant ferme, « ces entreprises doivent s’adapter ou disparaître ». Pour respecter les accords de Paris signés en 2015, il faudrait en effet laisser dans le sol 80% des hydrocarbures qui s’y trouvent. « Ça veut clairement dire aux entreprises qui extraient aujourd’hui les hydrocarbures de ces sols d’arrêter de le faire », clame le député européen. « Ces entreprises doivent soit s’adapter soit effectivement disparaître. Sinon le réchauffement climatique va continuer ». Le dernier rapport du GIEC, le Groupe intergouvernemental d'experts sur l'évolution du climat, est lui sans appel : il reste trois ans aux gouvernements pour effectuer d’urgence le virage écologique. Il faut donc se passer, selon David Cormand, des entreprises polluantes mais aussi « de n’importe quel gaz ».
Avec la crise en Ukraine, les importations de gaz russe ont été bloquées. Joe Biden a donc d’ores et déjà entamé l’exportation de gaz de schiste américain vers le Vieux continent pour pallier au manque. « Ce serait une très mauvaise idée de substituer le gaz russe au gaz américain, critique David Cormand. « Ou bien n’importe quel autre gaz ». Toutefois, lorsqu’on l’interroge sur les autres options, « le premier axe, pour le député écologiste, c’est la sobriété. La meilleure énergie, c’est celle que l’on n'utilise pas », ajoute-t-il. Comprenez : aucune chance de reconsidérer l’usage de l’énergie nucléaire. Un discours qui rappelle celui de Sandrine Rousseau, renvoyée le mois dernier de l'équipe de campagne de Yannick Jadot.
Lorsque Sandrine Rousseau a rejoint la campagne de Yannick Jadot, à la suite de la primaire des écologistes, David Cormand semblait ravi. « Je pense que c’était une bonne chose. Les idées que porte Sandrine Rousseau avait vocation d’exister dans cette campagne. Il y avait une volonté de tout le monde à ce que Sandrine porte cela », nous confie-t-il. « Puis il y a eu des propos qu’elle a tenu qui n'étaient… (il cherche ses mots) pas sympathiques pour un certain nombre de camarades ». David Cormand le rappelle : « quand on fait campagne, on fait campagne ensemble ». « Je pensais naïvement que quand on est dans un combat électoral, on a vocation à se serrer les coudes », se remémore-t-il, amer. « J’avais la naïveté de penser que dans l’action il y aurait plus de solidarité qui se construirait que de rivalité. Visiblement je me suis trompé ».
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