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Raphaël Schellenberger : « Valérie Pécresse est la seule alternative possible à Emmanuel Macron »


Rédigé par Quentin LEPORT

Publié le 28.03.2022


INTERVIEW - Le député Les Républicains de la 4ème circonscription du Haut-Rhin, Raphaël Schellenberger regrette que « l’élection présidentielle [...] soit confisquée aux Français par des discussions qui se concentrent sur les sondages et qui sont absentes le reste du temps parce qu’elles sont occupées par les crises nationales et internationales ».

« Nous avons une bonne candidate qui est la seule à apporter une alternative crédible à Emmanuel Macron, à proposer un projet alternatif et à être en mesure de le mettre œuvre ». Soutien de Xavier Bertrand durant la primaire LR à l’automne dernier, Raphaël Schellenberger a désormais la conviction que « Valérie Pécresse est la seule alternative possible à Emmanuel Macron ». Pour lui, « ce qui compte dans cette élection, c’est de choisir quelqu’un qui est capable de mettre en œuvre le projet qu’il porte et Valérie Pécresse a largement fait la démonstration qu’elle en est capable ».

La baisse de la candidate LR dans les sondages a peu d'importance pour Raphaël Schellenberger. Celui-ci préfèrerait que l'on passe beaucoup moins de temps à commenter les sondages et plus à parler des propositions des candidats. « On commence à sentir de plus en plus que les Français sont frustrés de ne pas avoir de débats d’idées » explique le député du Haut-Rhin. Il regrette que « l’élection présidentielle [...] soit confisquée aux Français par des discussions qui se concentrent sur les sondages et qui sont absentes le reste du temps parce qu’elles sont occupées par les crises nationales et internationales ». Valérie Pécresse se voit aussi beaucoup reprocher de ne pas être proche des Français. Pour lui, la candidate est pourtant proche des préoccupations de ses concitoyens. « Les préoccupations qu’elle porte sur le pouvoir d’achat sont fortes et puissantes ». « Moi, quand je rencontre des Français aujourd’hui, c’est de ça dont ils me parlent. C’est de l’augmentation des prix, c’est de l’incapacité à payer les fins de mois et sur ces propositions-là, Valérie Pécresse a les positions les plus fortes et les plus précises » ajoute-t-il.

Sur le mutisme de Nicolas Sarkozy à propos de la candidature de la présidente de la région Ile-de-France, Raphaël Schellenberger ne s’étend pas  : « mon travail, c’est d’améliorer la vie des Français, ce n’est pas de commenter l’actualité ».

« C’est une vraie filiation idéologique à droite d’être préoccupé par la planète »

Le programme de Valérie Pécresse contient un nombre conséquent de mesures en matière d’environnement. Le député alsacien estime que l’écologie est un élément historique et important à droite et que le sujet a toujours été considéré par sa famille politique comme une préoccupation. « Je ne vous rappellerai pas le discours de Jacques Chirac à Johannesburg qui a été la prise de conscience du monde occidental sur les enjeux environnementaux et climatiques, le Grenelle de l’environnement porté par Nicolas Sarkozy ». Raphaël Schellenberger ajoute que « c’est une vraie filiation idéologique de la droite d’être préoccupé par la planète, que nous transmettons aux générations qui suivent ». Les propositions de la candidate LR sont largement inspirées de celles formulées lors de la Cop-26. Le conseiller d’Alsace considère que « sur les questions énergétiques, on revient de très loin et d’une situation qui a conduit, depuis 10 ans, depuis qu’Emmanuel est aux affaires, depuis qu’il est chargé de piloter ces enjeux qui sont déterminants dans la question climatique, de la construction d’une dépendance absolue. Et on la voit aujourd’hui exploser, au gaz et notamment au gaz russe ».

« Dire que Valérie Pécresse n’a rien fait pour la sécurité, alors qu’elle a pallié à tous les manques des ministres de l’Intérieur successifs de François Hollande et d’Emmanuel Macron, c’est un peu grossier »

A la fois candidate du parti Les Républicains et présidente de la région Ile-de-France, Valérie Pécresse porte un bilan, notamment en matière de sécurité, un de ses thèmes de prédilection. D'après les statistiques émanant du ministère de l'intérieur, l’Ile-de-France est la région dans laquelle le nombre de vols et d’agressions dans les transports a le moins baissé. Mais pour Raphaël Schellenberger : « la sécurité est le rôle de l’Etat. Ce n’est pas le rôle des collectivités territoriales. On est dans une compétence régalienne. [...] Alors quand l’insécurité ne baisse pas, c’est d’abord la faute de l’Etat. C’est son incapacité à prendre des mesures, ce n’est pas l’incapacité des collectivités territoriales ». Il ajoute également que « Valérie Pécresse a largement compensé les manques de l’Etat. C’est la région Ile-de-France qui dans toute l’Ile-de-France a payé les véhicules de la police. C’est-à-dire que l’Etat était tellement désengagé en Ile-de-France qu’il a fallu que la région paye à la place du ministère de l’intérieur les véhicules de la police ». Le député du Haut-Rhin conclue ensuite sur cette question « dire que Valérie Pécresse n’a rien fait pour la sécurité, alors qu’elle a pallié à tous les manques des ministres de l’Intérieur successifs de François Hollande et d’Emmanuel Macron, c’est un peu grossier ». Il y a deux semaines, le préfet de Paris, Marc Guillaume, avait pourtant jugé que ces mesures n’étaient pas « fondées juridiquement ». Il a rappelé dans une interview pour le Parisien que la « compétence en matière d’ordre public » revient « au maire et au préfet de département ».

En matière d'emploi, Valérie Pécresse a inscrit dans son programme la volonté que les salaires les plus faibles soient revus à la hausse, à hauteur de 10%. Pour ce faire, Raphaël Schellenberger explique que la candidate a été très précise et que la mesure se ferait d'une part « du côté de l’Etat, qui représente approximativement la moitié de cet effort, et c’est un effort qui sera fait immédiatement dès l’élection présidentielle, et d’autre part, en organisant une grande conférence du dialogue social, en remettant les chefs d’entreprise autour de la table, ce qui, depuis longtemps, n’a pas été fait ». Pour l'élu LR, cette précision « est ce qui la différencie de bon nombre de candidats qui parlent de pouvoir d’achat ».

« La France et l’UE ne sont pas en guerre contre la Russie, c’est l’Ukraine qui l’est  »

La guerre en Ukraine donne lieu à un point de concorde entre tous les candidats, celui de la diplomatie. Tous, dont Valérie Pécresse, y sont favorables. Pour Raphaël Schellenberger : « elle est insuffisante mais nécessaire et rompre le dialogue diplomatique serait la pire des choses à faire en Ukraine. Il faut absolument, par tous les moyens, poursuivre le dialogue diplomatique ».

Selon le député du Haut-Rhin, c’est la paix qui se joue actuellement par l’envoi d’armes et d’argent à destination de l’armée ukrainienne. « C’est aussi la protection d’un système démocratique. L’Ukraine n’était pas une démocratie parfaite mais une démocratie en construction. C’est un pays qui a envie de démocratie et il faut absolument qu’on accompagne ce pays dans cette voie. C’est notre modèle de vie démocratique qui se défend là bas donc c’est important qu’on aide l’Ukraine à défendre ce modèle de société ». Le conseiller d’Alsace assure que les relations entre l’Union européenne et la Russie ne sont déjà plus les mêmes qu’hier : « on le voit avec des pays qui étaient très dépendants sur le plan énergétique comme l’Allemagne et qui ont pris des mesures tout aussi sévères que ceux qui en étaient le moins dépendants donc, aujourd’hui, les liens entre l’UE et la Russie sont clairement rompus ».

Concernant les mesures qui doivent être prises, Raphael Schellenberger considère que bon nombre d’entre elles l'ont déjà été, qu’elles soient commerciales ou à travers des outils de communication mais « qu’il y a encore beaucoup à construire. Il faut maintenant que les mesures fassent leurs effets ». Il rappelle également que « nous sommes dans une guerre asymétrique. La France et l’UE ne sont pas en guerre contre la Russie, c’est l’Ukraine qui l’est ».

Le député du Haut-Rhin pense avant tout qu’il faut isoler la Russie. Si elle pouvait compter sur un certain nombre de soutiens et d'alliés, la Turquie notamment, la Chine n’est finalement pas au rendez-vous et fait défaut à la Russie, explique-t-il. « Ça démontre que progressivement la Russie s’isole au niveau international, ce qui est pour nous, qui nous opposons aux valeurs et aux méthodes de Vladimir Poutine, plutôt une bonne nouvelle ».

« Je crois que c’est le rôle de la France d’être une terre d’accueil en cas de conflit dans le monde »

« Oui, il faut que la France accueille des réfugiés ukrainiens. Elle a commencé à le faire, elle va continuer à le faire » estime le conseiller d’Alsace. Selon lui, c’est l’histoire de la France d’être une terre d’asile puisque la France a aussi connu des pages de son histoire qui ont nécessité que sa population puisse fuir et être protégée. « Je crois que c’est le rôle de la France d’être une terre d’accueil en cas de conflit dans le monde ».

Enfin, le député LR évoque la guerre en Ukraine comme étant « un conflit dangereux aux portes de l’Europe et inhumain ». Il estime qu’il faut absolument aider les Ukrainiens mais « qu’il faut aussi savoir garder la tête froide et mettre les bons mots. Je crois qu’il faut rappeler aux Français que ce n’est pas nous qui sommes en guerre, c’est l’Ukraine qui est en guerre contre la Russie ». Raphaël Schellenberger ne manque d'ailleurs pas d’adresser un message à destination du président : « Emmanuel Macron, candidat à l’élection présidentielle, a une petite tendance à la mise en scène et à l’instrumentalisation qui dépasse la réalité et qui introduit une confusion dans l’esprit des Français ».

Regardez l’interview en vidéo

 

Photo : CC0


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