Ugo Bernalicis : « la majorité des français se fout de ce remaniement »

Rédigé par Bastien COCHET
Publié le 05.04.2019
INTERVIEW – Ugo Bernalicis, député La France Insoumise de la deuxième circonscription du Nord était notre invité mardi dernier. Le député est revenu sur le remaniement opéré ce lundi 1er avril. L'Insoumis a exprimé son désarroi face à l'entrée de "marcheurs extrêmistes" et de carriéristes au gouvernement, une trahison pour le mouvement des gilets jaunes selon lui. Mais il a également exprimé son amusement au sujet de la bataille de six candidats En Marche pour la mairie de Paris.
Emmanuel Macron a choisi de placer deux de ses conseillers, Sibeth Ndiaye en qualité de porte-parole du gouvernement et Cédric O en tant que Secrétaire d’État chargé du Numérique, au sein de son gouvernement. La députée de la 6e circonscription de l’Essonne, Amélie de Montchalin, une des figures de la majorité, intègre le poste de Secrétaire d’État aux Affaires européennes. Pour Ugo Bernalicis, ces nominations sont des provocations de la part du Président de la République. Selon lui, « dans le contexte tendu des gilets jaunes, il aurait pu faire un geste politique d’apaisement, de discussion et d’ouverture plutôt que de faire venir des « macronistes intégristes » au sein du gouvernement. » Il regrette l’absence de personnalités politiques aux avis moins tranchés concernant les gilets jaunes et pointe particulièrement l’extrémisme idéologique d’Amélie de Montchalin concernant la fiscalité. Selon le député, « Plus pro-supression de l’Impôt Sur la Fortune que madame De Montchalin, ça n’existe pas! », avant de surenchérir sur son carriérisme et de prédire un excès de zèle de sa part. Ugo Bernalicis aurait préféré voir des marcheurs plus modérés rejoindre le gouvernement, notamment parmi les cinquante députés abstentionnistes lors du vote de la loi « anti-casseurs ». En somme, « un remaniement plus technique que politique comme on pouvait s’y attendre », et de toute façon selon le député LFI, « la majorité des français se fout de ce remaniement, on ne connaissait presque pas les anciens du gouvernement et on ne connaitra pas plus les nouveaux. »
« Pour la course à la mairie de Paris côté LREM, à l'Assemblée nationale on prépare les pop-corn »
C’est avec un ton amusé qu’Ugo Bernalicis évoque les multiples candidats lancés par La République En Marche pour l’investiture de l’Hôtel de ville parisien. Pour lui « six candidats du même mouvement, dont deux ministres pour tenter de gagner la mairie de Paris… Ils devraient se mettre d’accord! ». Selon l’Insoumis, il y a bien assez de mairies disponibles dans le pays puisqu’En Marche n’existait même pas aux dernières municipales et donc n’est présent dans presque aucune ville. Mais il voit cette cacophonie comme une aubaine puisque d’après lui « pendant ce temps nous traçons notre route, notre candidate Danielle Simonnet est déjà en campagne et s’organise. » Il regrette l’impression de carriérisme que donnent ces multiples candidatures pour briguer un seul siège. Ugo Bernalicis nuance même fortement l’importance de la mairie de Paris, « Il y a des mouvements politiques qui n’ont jamais été à la tête de la mairie de Paris mais qui ont un rôle majeur dans le paysage politique français. », une manière détournée de rappeler l’importance des Insoumis sur la scène politique. Le député appelle à ne pas surévaluer l’importance de Paris dans la conquête du pouvoir, même si la ville jouit de nombreux atouts.
Photo : Lucas Pierre/MRG