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Ludovic Mendes (LREM) : « l’Algérie est en difficulté politiquement et a besoin d’un bouc émissaire »


Publié le 06.10.2021


INTERVIEW - Ludovic Mendes, député La République en marche de la 2e circonscription de la Moselle, était notre invité politique mardi 5 octobre. Il est revenu sur le conflit diplomatique entre la France et l’Algérie, assurant que le gouvernement algérien se servait de ce conflit pour « lier son peuple derrière lui ».

Les tensions continuent entre l’Algérie et la France. Elles font suite à la décision de l’Hexagone de durcir les conditions d’obtention des visas à l’égard des pays du Maghreb. L’Algérie a décidé de répondre à cette mesure en rappelant son ambassadeur à Paris et en interdisant l’accès à son espace aérien aux avions militaires français. Des tensions dont la France n'est pas l'auteur d’après Ludovic Mendes. Celui-ci estime que l’Algérie doit arrêter de critiquer l'Hexagone sur leurs histoires communes dans le passé. « La France a fait énormément d’efforts pour reconnaître les erreurs qu’elle a faite avec l’Algérie. Si nous, on est capable d’avancer, d’autres peuvent le faire » assure-t-il. Pour le député LREM, cette mini-crise diplomatique permet surtout au gouvernement algérien de ne pas affronter ses problèmes internes :  « l’Algérie est en difficulté politiquement et a besoin d’un bouc émissaire pour trouver une solution pour lier son peuple derrière elle ».

Mais Ludovic Mendes n'est pas inquiet de l’issue de cette crise diplomatique. Il souhaite avant tout que la France aille de l’avant. « On ne va pas revivre en permanence l’histoire de notre pays. Ça nous empêche d’avancer vers l’avenir » conclue-t-il

"Aujourd’hui, on ne peut pas changer l’ensemble du fonctionnement du code fiscal. Il y a des choses à modifier en long, en large et en travers "

Un nouveau scandale fiscal a vu le jour dimanche 3 octobre : les Pandora Papers. L’enquête, réalisée par près de 600 journalistes, révèle que plus de 300 dirigeants et responsables politiques ainsi que de nombreuses personnalités publiques pratiquent l’évasion fiscale. Certains auraient utilisé cet argent illégal pour acheter des propriétés en France. Pour Ludovic Mendes, tant qu’il n’y aura pas de changements dans la manière de gérer la fiscalité, ces abus continueront. « Tant qu’on continuera sur une fiscalité qui fonctionne de cette façon avec une TVA d’un côté, une sur les transactions financières de l’autre, une taxe sur les sociétés d’un autre côté et tout un système de taxe qui pose des questions et qui change parfois tous les trois ans ou tous les cinq ans, ça ne fonctionnera pas ». Le député La République en marche reste quand même conscient qu’« aujourd’hui, on ne peut pas changer l’ensemble du fonctionnement du code fiscal. Il y a des choses à modifier en long, en large et en travers ». Pour lui, la « taxation des transactions financières quelles qu’elles soient » est l’objectif principal à se fixer pour lutter contre l’évasion fiscale.

L’ancien membre du Parti socialiste remet aussi la faute sur les paradis fiscaux qui, eux, ne font rien pour lutter contre cet argent illégal « Certains États sont satisfaits de cette évasion fiscale et n’attaqueront jamais ces personnes parce qu’ils ont un intérêt économique ». Parmi ces États, il y a « le Luxembourg, Dubaï, certains états américains, les Îles Vierges britanniques, une partie des Seychelles et le Panama ». En dehors de ces paradis fiscaux, c’est vers le monde de la finance que se tournent les principales critiques de Ludovic Mendes « Aujourd’hui, le monde de la finance fait en sorte qu’il y ait un maximum d’argent qui rentre pour acheter de grosses choses. Il faut pouvoir contrer ça ».

« Il faut une remise en question de toutes et de tous sur notre manière de consommer des énergies en général »

Autre sujet épineux : la production d'énergies en France. Emmanuel Macron souhaite développer des petits réacteurs modulaires nucléaires. Une technologie qui est aujourd’hui inconnue en France mais qui serait prometteuse. Alors que le président de la République avait annoncé en 2018 une réduction de la part du nucléaire à 50% du mix énergétique, d'ici 2035, ces minis réacteurs posent question. Mais Ludovic Mendes ne les voit pas. La France « a des centrales vieillissantes qu’on (le gouvernement) fermera au fur et à mesure du temps. Ces mini-centrales sont complémentaires aux centrales actuelles » explique-t-il. Cette technologie est donc une solution écologique pour le député de la 2e circonscription de la Moselle, qui doit agir parallèlement au développement d’énergies renouvelables « Il faut continuer la biomasse, il faut continuer à développer l’éolien, il faut continuer à développer tout ce qui est hydraulique. Mais ça ne suffira pas à répondre à la demande d’énergie ».

Alors que la consommation d’énergie des français augmente chaque année, Ludovic Mendes insiste pour « une remise en question de toutes et de tous sur notre manière de consommer des énergies en général ». Une remise en question qui passe par « une réduction de notre consommation » et un changement dans « notre façon de nous déplacer, de fonctionner. Il faut repenser nos systèmes pour permettre d’avoir une mobilité qui soit plus collective ».

Ces mini-centrales nucléaires s’intègrent dans un projet à long terme. D’après le député LREM, « ce qui est important, ce n’est pas ce qu’on va installer mais la manière dont on va consommer l’électricité ». Avec cette technologie, Emmanuel Macron et le gouvernement veulent « réindustrialiser notre territoire. À la fois pour des raisons économique et écologique ».

Photo : MRG / Raphaël Bardenat


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