Bernalicis sur Mélenchon : « il y a eu une surréaction »
Publié le 24.10.2018
INTERVIEW - Le député de la deuxième circonscription du Nord La France Insoumise Ugo Bernalicis était l'invité politique le mardi 23 octobre. Avec lui, nous sommes notamment revenus sur les élections européennes à venir, sur l'enquête publiée par Franceinfo vendredi concernant des surfacturations supposées à La France Insoumise par Sophia Chikirou, communicante de Jean-Luc Mélenchon, ou encore sur les perquisitions de la semaine dernière au siège du parti.
Jean-Luc Mélenchon est-il allé trop loin ? Aurait-il été préférable de rester calme dans un certain nombre de situations ? « Oui, moi je pense que oui » répond Ugo Bernalicis. « Est-ce que le ton est monté ? Oui. Est-ce que c'est regrettable ? Oui. Est-ce qu'il aurait mieux valu parler plus calmement aux policiers ? Oui. » Malgré tout, le député de la deuxième circonscription du Nord martèle que, non, ces événements n'expriment aucune forme de dangerosité vis-à-vis de qui que ce soit. Il affirme en revanche que l'« on a instrumentalisé le judiciaire et les policiers contre La France Insoumise cette semaine et ce mardi avec les perquisitions ». Quoi qu'il en soit, « dans l'enchaînement des faits, il y a eu une surréaction. Parce que oui, on est des êtres humains, pardonnez-le. »
Ugo Bernalicis dénonce notamment le manque de pédagogie, ou d'explications, venant du procureur de la République pendant les perquisitions. Ce même procureur a visiblement été bousculé par Jean-Luc Mélenchon et des plaintes ont été déposées. « Nous aussi on a déposé quatre plaintes pour violences des policiers sur nos militants » répond le député. Ugo Bernalicis dénonce aussi le manque de moyens mis à leur disposition pour contrer l'action du procureur de la République. Selon lui, aucune action n'est possible. Citant Alexandre Benalla, le député dénonce un deux poids, deux mesure. Finalement, cette opération n'avait qu'un seul et unique but « nous remettre dans le même sac que tout le monde ». Sous-entendu que La France Insoumise prenait beaucoup (trop) de place sur la scène politique française ces dernières semaines.
Mediascop, une coquille vide ?
« Coquille vide ». Un terme employé par une ancienne collègue de Sophia Chikirou pour nommer Mediascop. Cette ancienne employée a témoigné auprès de la cellule d'investigation de Franceinfo, tout en restant anonyme. Pour Ugo Bernalicis, c'est tout vu : cette enquête n'est pas crédible. Il rappelle pour exemple les surfacturations supposées avancées dans l'enquête de Franceinfo : « Oui c'est 250 euros. » Selon cette même enquête, 19 discours du candidat Jean-Luc Mélenchon auraient été publiés sur la plateforme Soundcloud pour une rémunération totale de 4950 euros. Mais pour le député du Nord, tout ça est faux. Rien que pour la création d'un tract, dépendamment de sa taille, c'est au minimum 300€ selon lui. Donc « non », il n'y a pas eu surfacturation. Pour lui c'est une certitude, « c'est Franceinfo » qui donne les mauvais chiffres.
Photo : Lucas Pierre/MRG