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George Pau-Langevin : « il n'y a pas besoin que François Hollande ait un rôle de premier plan dans notre pays »


Publié le 02.12.2018


INTERVIEW - La députée de la quinzième circonscription de Paris et ancienne ministre des Outre-mer George Pau-Langevin était notre invitée politique mardi 27 novembre. Elle est notamment revenue sur sa démission du gouvernement de François Hollande, qu'elle a vécu comme un événement salvateur.

Sur son départ du gouvernement de François Hollande, George Pau-Langevin l'affirme : « C'est moi qui ai voulu partir ». Pour elle, la situation en Outre-mer était stable à l'époque. Et pour cette raison, le président de La République n'avait pas envie que l'ancienne ministre des Outre-mer s'en aille. Mais pour George Pau-Langevin, « la seule manière que j'ai de soutenir ce gouvernement c'est d'en sortir » dit-elle à l'époque. Une situation qu'elle vit plus comme une « libération » qu'une déception. Car si elle estimait apporter un plus grand soutien au gouvernement par sa démission, George Pau-Langevin voulait aussi « redevenir député ». Une façon pour elle de se rapprocher de son électorat et de son arrondissement.

« Quand on est au gouvernement, on a un devoir d'entendre et d'anticiper les colères »

Les violences lors des mobilisations des gilets jaunes, George Pau-Langevin les condamne. Pour la députée de la quinzième circonscription de Paris, « ce n'est jamais normal quand il y a des pillages et quand il y a de la violence, ce n'est pas une manière de discuter ». Elle estime malgré tout que le gouvernement est responsable dans cette montée récente des violences. « Peut-être qu'il aurait fallu amorcer un dialogue plus rapidement ». Car pour l'ancienne ministre des Outre-mer, « Quand on est au gouvernement, on a un devoir d'entendre et d'anticiper les colères ». Chose qu'elle n'a pas faite lors de son passage au gouvernement. Elle l'affirme et l'assume, « Non », elle n'a rien fait pour agir sur la hausse des taxes du carburant dans les départements d'Outre-mer. Peut-être que la situation que connaît l'Île de La Réunion aujourd'hui aurait pu être évitée.

« L'argument écologique c'est un prétexte pour combler les fins de mois »

Toujours dans l'idée que les violences ne résolvent rien pour le mouvement des gilets jaunes, George Pau-Langevin « pense qu'il faudrait un peu l'organiser de manière à ce que le dialogue puisse avoir lieu. Ce n'est jamais en dégradant et en cassant qu'on règle les problèmes ». Quant aux solutions proposées par le Président de la République, l'ancienne ministre des Outre-mer n'y croit pas : « Emmanuel Macron recycle un peu les choses ». Elle pointe notamment l'utilisation de l'argument écologique : « il ne faut pas l'utiliser à mauvais escient. Chacun sait que la hausse des carburants aujourd'hui est beaucoup trop importante pour ce qu'on reverse à la transition écologique ». Pour elle, l'argument écologique a plutôt l'allure d' « un prétexte pour combler les fins de mois ».

« Peut-être que Ségolène Royal permettrait de rassembler quelques égos »

Le Parti Socialiste est toujours à la recherche d'une tête de liste pour les élections européennes à venir. Pour George Pau-Langevin, « peut-être que Ségolène Royal permettrait de rassembler quelques égos ». Mais attention. La députée de la quinzième circonscription de Paris prévient au sujet de Ségolène Royal : « elle est dans sa période où elle dit beaucoup de mal du gouvernement auquel elle a appartenu ». Elle pense malgré tout que l'ancienne ministre de l’Écologie « est une bonne tête de liste, mais il ne faudrait pas qu'elle crache sur les gens avec qui elle veut travailler ». Dans le même temps, l'ancien mari de Ségolène Royal s'exprime de plus en plus dans les médias. George Pau-Langevin « pense qu'il a raison de s'exprimer. Ça ne prouve pas qu'il y a besoin qu'il ait un rôle de premier plan dans notre pays »

Photo : Lucas Pierre / MRG


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