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Robin Reda sur la légalisation du cannabis : "dépénaliser, c'est une hypocrisie et une lâcheté"


Publié le 08.03.2021


Robin Reda, député Les Républicains de la 7ème circonscription de l'Essonne, porte, avec deux autres députés, une mission d'information à l'Assemblée nationale pour la légalisation du cannabis. Invité dans Time Break le vendredi 5 mars, il est notamment revenu sur sa volonté de ne pas dépénaliser le cannabis pour autant.

Le débat sur la légalisation du cannabis en France est revenu sur le tapis ces derniers mois. Notamment par le biais de trois députés : Robin Reda (Les républicains), Danièle Obono (La France insoumise) et Jean-Baptiste Moreau (La République en marche). Tous les trois, ils portent une mission d'information auprès de l'Assemblée nationale pour encadrer la production, la distribution et la consommation du cannabis, que ce soit à des fins médicales ou stupéfiantes.

A ce jour, on le sait, consommer ou cultiver cette plante n'est pas autorisé en France. "Pour autant, on sait que la consommation explose dans notre pays ces dernières années. On a cinq millions de Français qui déclarent fumer du cannabis occasionnellement" indique Robin Reda. Il y a donc urgence à réformer le cadre légal autour du cannabis pour le député : "on voit bien que la législation actuelle ne permet ni de baisser la consommation des Français, ni de lutter en faveur de la sécurité des Français". Comment cela s'explique ? "Compte tenu du nombre d'affaires, la justice n'est pas en mesure de faire face à ce phénomène, puis c'est pas dissuasif".

Légaliser... ou dépénaliser ?

"Dépénaliser, c'est pour moi une hypocrisie et une lâcheté". Au moins, c'est clair. Robin Reda précise : "dépénaliser ça veut dire qu'on n'est pas capables de lutter contre ce produit issu du marché noir, donc on autorise la consommation d'un produit dont on sait qu'il est issu de la production criminelle, qui, à d'autres parts, finance aussi d'autres choses bien plus dangereuses que la drogue comme par exemple le trafic d'armes ou le terrorisme [...], ce serait simplement faire un compromis avec les dealers".

La légalisation, à l'inverse, est "quelque chose de beaucoup plus encadré, de beaucoup plus régulé, ça veut dire que l'Etat donne un cadre à la distribution et à la production [...], ça évite que ne soit abandonnée à l'économie criminelle la production de drogue" précise le député de l'Essonne.

Prendre l'exemple d'autres pays

De nouveaux modèles de législation. Voilà ce dont parle notamment la mission d'information menée à l'Assemblée nationale par les trois députés. Pour définir ces nouveaux modèles, Robin Reda veut s'appuyer "sur des expériences comme notamment au Canada ou aux Etats-Unis, où on a des modèles régulés de consommation du cannabis. C'est-à-dire que l'Etat décide qui est autorisé à cultiver du cannabis, les entreprises notamment, qui est autorisé à en distribuer, dans quelles boutiques, dans quels points de vente, à quel endroit, à quel prix".

La formule semble fonctionner pour le député qui explique que, dans ces pays, "on voit progressivement une baisse de l'économie souterraine, donc du deal, donc de la criminalité et puis une baisse de la consommation de cannabis chez les mineurs, parce que ça permet une meilleure prévention".

"Il y a eu un tabou sur la plante qu'est le cannabis"

La France est en retard dans le débat. C'est ce qu'affirme en tout cas Robin Reda. Sur un sujet comme le cannabis à usage médical, il assure que certains pays sont beaucoup plus en avance que nous depuis des années. Un phénomène que le député de l'Essone explique car "il y a eu un tabou sur la plante qu'est le cannabis". Il précise enfin : "la France cultive du chanvre depuis des années. On cultive du chanvre pour des usages industriels ou alimentaires, donc on saurait faire des médicaments à base de cannabis ou d'autres substances". "La France, du point de vue de son agriculture, est prête à produire du chanvre et du point de vue de sa législation, elle est encore en retard par rapport à certaines avancées dans d'autres pays".

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Photo : DR


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