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Aurélie Filippetti : "Pour le Premier ministre, aujourd'hui, la culture n'est pas la priorité"


Publié le 09.01.2021


INTERVIEW / VIDEO - L’ancienne ministre de la Culture, Aurélie Filippetti était l’invitée de Time Break vendredi 8 janvier. Elle déplore le report de l’ouverture des lieux culturels au 31 janvier.

La sentence est tombée. Les établissements ouverts au public, dont les cinémas, musées et théâtres, resteront fermés jusqu’au début du mois de février, au moins. Ce maintien des restrictions, annoncé par le Premier ministre Jean Castex jeudi 7 janvier, floutent un peu plus l’avenir du secteur culturel. Aurélie Filippetti, ancienne ministre de la Culture, s’est dit « très déçue et très inquiète pour tout le secteur ». Aucune date, aucun calendrier n’a été avancé pour une réouverture. Pour Aurélie Filippetti, l’actuelle ministre de la Culture Roselyne Bachelot est « coincée parce qu’elle n’est pas décisionnaire sur ces sujets-là ». Pour elle, Roselyne Bachelot aura beau se battre, rien n’y fera : « visiblement, pour le Premier ministre, aujourd’hui, la culture n’est pas la priorité ».

Les musées et théâtres réservés aux étudiants

La culture n’est pas une priorité et c’est « un drame » pour Aurélie Filippetti. Si elle comprend l’urgence sanitaire, les établissements auraient dû rester ouverts grâce à leurs « énormes efforts pour avoir des mesures drastiques de contrôle du public » ou encore « d’espacement des spectateurs ». Aujourd’hui, le constat de l’ancienne ministre est pessimiste : « On souffre tous d’une sorte de dépression généralisée en ce moment. On a besoin d’aller au cinéma, on a besoin de pouvoir aller voir des spectacles, de pouvoir aller dans des musées ». C’est la raison pour laquelle Aurélie Filippetti propose de rouvrir certains lieux de culture dans des conditions strictes. « Il faudrait ouvrir avec [..] des jauges très petites et par exemple pour certains types de public ». Le choix est vite fait : les étudiants ont « besoin d’aller dans les musées ». Des « formations, des médiations dans les établissements culturels » mais aussi « des spectacles dans des salles avec très peu de monde » pourraient ainsi être organisés. Une sorte de compromis pour aider les étudiants en difficulté psychologique et les lieux culturels, tout en respectant les mesures sanitaires.

Aucune proposition en revanche pour les festivals. Si Roselyne Bachelot se dit plutôt confiante à leur tenue cet été, la professeure de Science-Po ne l’est pas. « On ne sait rien de ce qui va se passer cet été » explique Aurélie Filippetti. « Evidemment pour les festivals, je souhaite [leur réouverture] ardemment, parce que sinon, deux années de suite, c’est économiquement quasi le suicide assuré ».

REGARDEZ L'INTERVIEW EN VIDEO

Photo : Lucas Pierre


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