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M’rik Berco : « je rêvais d’intégrer Skyrock depuis que j’étais au collège »


Publié le 03.07.2023


INTERVIEW/VIDÉO - L’animateur du 16-20 de Skyrock est revenu sur son parcours, du Cameroun aux studios de la première radio de rap de France. Alors qu’il baigne dans le monde du hip-hop depuis plusieurs décennies, il a son point de vue sur cet univers, et a évoqué la compétition rap Nouvelle École et le finaliste Coelho. Arrivé deuxième, il reste selon lui « l’artiste le plus complet » de la saison 2.

« J’ai grandi en écoutant la radio », commence l’animateur. « C’est le média qui m’attirait le plus, sachant que j’était timide maladif étant enfant. Petit, ce qui était intéressant c’était de savoir ce qu’il y avait derrière cette boîte magique. On entend des personnes qui parlent dans une radio, on a envie de savoir ce qu’il se passe de l’autre côté. Pour quelqu’un qui était introverti comme j’ai pu l’être, la radio avait quelque chose d’hyper attirant ». M’rik nait à Bondy, en 1988 et grandit au Cameroun. « Là-bas, il y avait quatre ou cinq radios et je me rappelle très bien qu’en sortant d’un vaccin, ma mère m’a emmené à la radio, au studio. J’ai découvert tout cet univers, c’était le coup de foudre immédiat ».

« Difool m’a vraiment séduit de part son rapport avec la radio, par sa passion aussi »

Après avoir fait ses armes dans plusieurs radios associatives, M’rik intègre Skyrock en 2009. C’est à minuit que l’animateur star Difool lui donne rendez-vous pour un entretien. « J’avais beaucoup d’appréhension, Difool c’était mon idole ! Ce rendez-vous à minuit, c’est quand même très très drôle mais quand on connait ses horaires, à savoir qu’il anime encore aujourd’hui ‘Le morning' le matin et la radio libre le soir, le planning c’est compliqué ! ». On peut le comprendre. « La rencontre avec Difool m’a vraiment séduite de part son rapport avec la radio, par sa passion aussi. Il a vraiment trouvé les mots, les termes parfaits pour me convaincre de rejoindre Skyrock. J’ai vraiment trouvé l’ambiance incroyable. Skyrock, c’était une radio que je rêvais d’intégrer depuis que j’étais au collège. Donc ce rendez-vous avec Difool il a été super fondateur ».

« Il n’y a pas une année qui ressemble à une autre »

Quinze ans après son arrivée, M’rik est comme à la maison au studio de la station rap. « Je suis hyper heureux à Skyrock. Bien sûr, peut-être plus tard, il y a quelques radios généraliste qui me font de l’œil, que j’aime bien, qui m’attirent et que j’aime écouter. Mais je suis hyper heureux à Skyrock, je suis hyper libre et surtout je fais beaucoup de choses ! ». De 2009 à 2023, l’animateur a en effet beaucoup évolué sur les ondes. « J’ai commencé en faisant les nuits et les week-ends et aujourd’hui on me laisse la liberté de faire des contenus très spécifiques, beaucoup d’interviews avec les artistes, des gens du cinéma, avec le monde militaire. C’est hyper varié, il n’y a pas une année qui ressemble à une autre. Donc je suis super épanoui à Skyrock au moment où je vous parle ».

Skyrock PLM (Pour les militaires) : « c’est un projet tellement audacieux, c’est moi qui ai demandé à en être »

Depuis 2019, M’rik anime, en plus du 16-20, la matinale de Skyrock PLM. Une web radio qui s’adresse à tous nos militaires. « Je trouve que c’est tellement inattendu que Skyrock puisse aller sur le monde militaire. Moi le monde des armées, ça m’a toujours attiré, j’ai des amis qui sont militaires. Je trouve que c’est tellement un projet audacieux, où on ne nous attendait pas avec Skyrock. Quand Pierre Bellanger (PDG et fondateur de Skyrock) m’en a parlé, c’est moi qui ai demandé à en être. Il m’en a parlé je lui ai dit ‘je veux en être absolument !’ ».

Grâce à cette radio, il peut encore élargir un peu ses expériences et rencontrer de nouvelles personnes. « Ça me permet de faire beaucoup d’interviews avec par exemple le chef d’état-major de l’armée de Terre. Ce que j’aime bien, c’est me renouveler, avoir plusieurs cordes à mon arc et cette radio me le permet ».

Une rencontre avec les plus grands rappeurs américains et un follow de Barack Obama sur Twitter

Parmi les personnes qu’il a pu interviewer, M’rik se souvient encore de Kendrick Lamar. « Moi, j’écoute ses textes. C’est quelqu’un qui a un vrai discours. C’était vraiment intéressant de passer vingt minutes avec lui ». La voix du 16-20 de Skyrock se remémore aussi des scènes surréalistes comme sa rencontre avec Will.i.am, des Black Eyed Peas. « Quand il me voit, il me dit ‘you look like Obama’ (tu ressembles à Barack Obama). Là, il fait une photo avec moi, il l’envoie à Obama et depuis j’ai Barack Obama qui me suit sur Twitter ! C’est complètement surréaliste. Bon, après on s’est jamais parlé… ». Pour l’instant, on a envie de dire !

 Le hip-hop a pris la place de la pop en France

Après des années à travailler dans le hip-hop et le rap, M’rik peut témoigner des évolutions qui s’opèrent dans ce genre musical en pleine mutation. « Ce que le rap a de différent aujourd’hui », explique-t-il, « c’est qu’il a pris tellement de formes d’expression que quand on demande à quelqu’un s’il aime le hip-hop, il doit absolument préciser quel genre de hip-hop. Il y a tellement de genres différents dans ce genre qui est devenu la pop en fait. Le hip-hop est devenu la pop en France ».

Une évolution qui se remarque dans l’offre mais aussi la demande vis à vis du hip-hop. « Quand je regarde le top 10 des albums les plus vendus en France, ce n’est que du rap français. Au-delà du hip-hop, c’est le rap francophone qui s’affranchit de tout ça. Est-ce qu’il a évolué ? Bien sûr, le rap a trente ans, il arrive à maturité, tout le monde peut y trouver un peu son compte. Il y a la pop urbaine, du rap un peu plus conscient, du rap marseillais, qui va être un peu plus dansant. C’est ça qui a évolué dans le rap ».

« Damso, c’est le rappeur pour qui j’ai le plus d’estime »

Quand il fait le bilan de la scène rap en 2023, M’rik trouve très facilement son compte. « J’aime beaucoup ceux qui allient la plume et l’instrumental donc mon préféré ça va être Damso. C’est le rappeur pour qui j’ai le plus d’estime parce qu’il fait un grand travail et sur la production et sur les sonorités et sur sa plume, qui est singulière ».

Un des très grands artistes de cet art, qui ne fait pas pour autant d’ombre aux potentiels nouveaux arrivants. « L’année dernière on a eu l’explosion de deux grands artistes que sont Tiakola et Gazo. Cette année il faut vraiment surveiller Vacra ! Il a un univers pop-urbain mais qui se marie bien avec des rappeurs comme JUL. Il a une vraie singularité. Parce qu’aujourd’hui, tout le monde sait rapper ! Tout le monde sait kicker, tout le monde a la technique. Ce qui fait la différence, c’est la singularité, à savoir ‘quand je t’écoute, je sais que c’est toi qui est en train de rapper et personne d’autre’. Vacra a ce truc-là, qu’il faut surveiller ».

Nouvelle école, saison 2 : « moi, j’aurais choisi Coelho » comme vainqueur

C’est le rendez-vous immanquable des aficionados de hip-hop, l’émission Nouvelle École sur Netflix est aujourd’hui une réelle opportunité pour ses participants de « percer » dans le monde du rap. « J’ai regardé à fond, la saison 1, la saison 2 », partage M’rik. « Ce qui est vraiment intéressant avec ce concept ce sont deux-trois épreuves qui se distinguent, contrairement à d’autres formats de télé-crochet, des choses comme The Voice, la Star Ac’ et compagnie. L’épreuve des ‘battles’ ou encore l’épreuve du clip vidéo. Il n'y a pas d’autres émissions du genre qui demandent aux candidats, en quelques jours, d’affirmer leur identité visuelle et sonore, avec un morceau inédit et non pas une reprise. Donc ça c’est le gros avantage de Nouvelle École. J’ai bien aimé cette nouvelle saison et en particulier Coelho, qui selon moi est le plus fort ».

Coelho, originaire de Nantes, a fait une prestation très remarquée dans l’émission. Arrivé en finale, les jurys lui ont finalement préféré Yuz Boy, depuis accusé de viol. « Si le jury a choisi Yuz Boy, c’est qu’ils avaient leurs raisons. Mais je trouve que Coelho est l’artiste le plus complet. C’est à dire que c’est celui qui avait fait le single le plus fédérateur, qui, en plus a suivi les conseils du jury et qui, pour moi, a le plus de potentiel en ‘mainstream’. Ce n’est que mon point de vue mais moi j’aurais choisi Coelho ».

« Maintenant c’est au public de faire le travail »

L’animateur de Skyrock ne perd pas espoir pour son favori de la saison 2 de Nouvelle École. « Si on prend la saison 1, BB. Jacques, qui a pourtant été éliminé à l’épreuve des ‘battles’, vend aujourd’hui plus de disques que Fresh la Peufra, qui a pourtant gagné. Donc le tube a été signé Fresh la Peufra, mais si on regarde sur les ventes, BB Jacques, l’emporte un an après. Donc maintenant c’est au public de faire le travail ». À vos streams !

Son interview en vidéo

Photo : DR


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