INTERVIEW/VIDÉO - Entre scène, télévision, YouTube, radio et livre, l’humoriste Kevin Razy est un homme à tout faire. Invité sur le plateau de MRG au salon de l’Agriculture, pour le retour de son talk-show « Rendez-vous avec Kevin Razy », il revient sur ses débuts, les coups durs et les meilleurs moments de sa carrière.

Kevin Razy se fait connaître grâce à la parodie « Sexion d’homo » postée en 2011 sur YouTube. Partie d’une blague entre amis, la vidéo compte plus de 700 000 vues. « La chanson ‘Désolé’ de Sexion d’Assaut cartonnait, mais n’avait pas de clip officiel. Comme on l’a sorti avant, quand on tapait ‘Sexion d’Assaut, Désolé’ on tombait uniquement sur nous et c’est pour ça que ça a marché ». Puis, il fait de nouveau le buzz en 2013, avec sa parodie antillaise de la série Bref, « Bwef ». Kyan Khojandi, créateur de la série originale sur Canal+, apprécie et décide de le faire jouer dans le dernier épisode. « Je n’ai pas tourné très longtemps, j’ai tourné trois secondes, mais c’était suffisamment cool pour que l’on puisse rester en contact avec toute l’équipe ». Sa carrière lancée, le parisien de naissance participe à « On ne demande qu’à en rire », « une superbe aventure. En vérité, c’était vraiment la première fois que le grand public me voyait ». Il remporte le quatrième prime time et joue au Casino de Paris avec tous les gagnants. « Ça, c’était dingue, parce qu’on est en live et c’était la première fois que je gagnais un truc ». Passionné par la scène, Kevin Razy intègre le Jamel Comedy Club peu de temps après. Il se remémore, « quand j’étais au lycée, mon rêve, je l’avais noté quelque part, c’était d’intégrer le Jamel Comedy Club. Donc de pouvoir traîner avec lui, c’est quand même assez dingue ».

Les dix ans du Studio Bagel : « ça faisait des années que je n’avais pas vu certains des membres »

Depuis, Kevin Razy a fait de la radio en présentant la matinale sur Swigg, il a participé à la création d’une nouvelle chronique sur Canal+ : « Le scan de Kevin Razy ». Et a même écrit un livre « Fake news ». Il y a peu, le label Studio Bagel fêtait ses dix ans. C’était l’occasion pour toute l’équipe de se réunir et rien n’a changé, « on a très vite retrouvé nos réflexes. Ça faisait des années que je n’avais pas vu certains des membres du studio bagel et honnêtement ça s’est super bien passé et puis ça donne envie de faire d’autres choses avec eux ». Un prime est organisé et de nouveaux sketchs sont écrits. L’humoriste se réjouit d’avoir pu reprendre contact avec toute l’équipe, car « je sais que c’est à la suite de cette réunion que Ludovik m’a dit de venir sur de nouveaux projets de vidéos et peut-être qu’il n’y aurait pas pensé si on ne s’était pas retrouvé ».

« J’ai trouvé que les gens avaient été très durs avec moi parce que je n’avais pas forcément les codes »

Kevin Razy s’est également essayé au direct. Il présente l’émission « Rendez-vous avec Kevin Razy » en 2017 sur Canal+. À l’instar des talk-show américains, le concept est d’animer un journal satirique et de recevoir un invité. Les résultats d’audiences sont bons, mais l’émission s’arrête après deux saisons. Alors, il se lance sur Twitch avec l’émission « Le live ». Le lancement est chaotique et la diffusion s’arrête dès le premier épisode après qu’il ait prononcé « le N-Word ». « J’ai trouvé ça très injuste que je sois d’un coup le porte-drapeau du projet, alors qu’à la base, j’étais juste l’animateur ». L’ancien membre du Jamel Comedy Club trouve que « les gens avaient été très durs avec moi parce que je n’avais pas forcément les codes ». « Avec du recul, je l’aurais fait différemment car j’ai pu découvrir le milieu de Twitch. Mais je pense qu’il aurait fallu commencer plus modestement et pas en grande pompe » constate-t-il.

Twitch, prochaine plateforme à conquérir pour lui

Il redémarre « Rendez-vous avec Kevin Razy » en décembre 2022. Enregistrée au théâtre du Paradis et rediffusée sur YouTube, il estime qu'il est maintenant plus libre, « c’est ce qui est assez appréciable dans la liberté que les réseaux sociaux nous offrent et non le format TV, c’est que l’on fait ce qu’on veut ». Le comédien, est un enfant de la scène et c’était important pour lui de pouvoir interagir avec du public. « Je trouve que la valeur ajoutée par rapport à toutes les émissions qu’il y a sur les réseaux, c’est qu’on a un public » constate- t-il. L’émission bi-mensuelle est diffusée en différé pour le moment car « on avait besoin de faire nos armes » mais « la prochaine étape, c’est de le faire en direct sur Twitch » conclut l’humoriste.

Regardez son interview en vidéo

Photo : MRG Médias