INTERVIEW/VIDÉO - La voix de Simone Hérault est connue de tous les français. C’est elle qu’on entend dans les haut-parleurs des trois mille gares de la SNCF. Qui est la personne derrère la voix que vous entendez depuis 42 ans ? Comment elle enregistre ses fameux messages ? Invitée d’MRG, la comédienne, au passé d’animatrice radio, a répondu à toutes les questions.

« Une histoire de chance ». C’est en ces termes que Simone Hérault résume son parcours. Parce qu’elle n'était pas destinée à user de sa voix comme outil de travail à part entière. Elle étudiait pour devenir secrétaire de direction. Mais un stage à l’accueil de Radio France - la Maison de l’ORTF à l'époque - va changer toute sa vie.

Âgée d’une vingtaine d’années, elle est mise au courant d’un casting pour France Inter Paris. Choisie parmi des dizaines de prétendantes, elle entame ainsi sa carrière radiophonique. « Je faisais des sauts de dix mètres de haut dans toute la maison, c'était le plus beau jour de ma vie » se remémore-t-elle le sourire aux lèvres. Simone a été animatrice à FIP jusqu'en 2001. « C'était une équipe très jeune et on a grandi ensemble », explique-t-elle. Si les responsables de la station étaient âgés d’une trentaine d’années, eux sortaient tout juste de l’adolescence, « ça a été une famille extraordinaire ».

Une erreur d’aiguillage

La chance sourit à Simone une nouvelle fois en 1981. La SNCF recherche des animatrices pour le service audiovisuel du groupe et souhaite contacter France Inter. Mais lorsque l’employé téléphone au standard de Radio France, c’est à FIP que l’appel est transmis. Simone convainc une nouvelle fois lors de l’audition et devient l’emblème vocal de la compagnie ferroviaire avec Sophie, la deuxième animatrice sélectionnée. Pendant plusieurs années, elles se partagent le travail. Mais à l’heure du numérique, il faut trancher pour n’avoir plus qu’une seule voix et c’est Simone qui est choisie.

Une voix audible dans des environnements bruyants

« Ma voix a des caractéristiques techniques, des fréquences particulières qui permettent d'être bien entendue dans un univers bruyant, explique Simone qui justifie sa longévité par d’autres atouts, sa voix « n’est ni trop belle ni trop moche, elle est relativement normale ». Résultat, plus de 4000 heures de sons enregistrés par celle que l’on désigne désormais comme la voix officielle de la SNCF. Des sessions que Simone Hérault explique sur le plateau de MRG au salon de l'Agriculture. À ses débuts, « les phrases étaient enregistrées en entier », alors qu'« aujourd’hui ce sont des petits morceaux de voix. Les destinations seules par exemple ». Certains bouts de phrases sont même parfois faits « de trois manières différentes ». Une tache d'autant plus compliquée que ces morceaux de voix doivent former une phrase complète pour laisser l'informatique réaliser ensuite sa magie. Il faut donc « dire tout ça avec une intonation qui doit avoir un air naturel ». L'exemple que la comédienne donne en plateau : « le TGV à destination de Marseille Saint-Charles partira voie 3 », est en fait enregistré comme ça : « le TGV/ à destination/ de Marseille Saint-Charles/ partira /voie 3 ».

La SNCF, « c’est ma famille, comme FIP l’a été »

42 ans après ses débuts, Simone Hérault avoue avoir trouvé à la SNCF « une famille, comme FIP l’a été ». Elle a « la côte chez les cheminots, ils m'aiment beaucoup ». Certains lui ont même demandé de faire « des messages spéciaux pour leur mariage ! ». À l’heure où l'âge de départ à la retraite fait débat, Simone, elle, ne compte donc pas laisser sa place. La comédienne continue de se rendre en studio tous les mois, pour enregistrer des morceaux de phrases et compte bien nous embarquer avec elle.

Son interview en vidéo

Photo : MRG Médias