PORTRAIT - Jeudi 28 mai 2020, Guy Bedos nous quittait. Après 50 ans de carrière, la star "d’un éléphant ça trompe énormément" et "Nous irons tous au paradis" s’y est finalement envolé. Provocateur et amoureux du risque, il restera pour les Français un porte-étendard de la liberté d’expression.
Guy Bedos est mort. Certains nostalgiques ont déjà peur. Pour eux, il était un symbole qu’on ne peut remplacer. Guy Bedos, c’était celui qui n’avait jamais sa langue dans sa poche. Celui qui avait toujours quelque chose à redire. Ils craignent l’avènement du politiquement correct et regrettent une liberté d’expression, selon eux, déjà disparue. Maintenant que Guy est mort, une page se tourne. C’est la fin d’une époque... “On peut plus rien dire !”, qu’ils gueulent.
Sauf que Guy Bedos, il les aurait sûrement traité de cons, ceux-là ! Comme il appelait de bon cœur Nadine Morano. Franc, provocateur, Guy Bedos ne se censurait jamais. “Je dis et j’écris ce que je veux”, disait-il encore, il y a quelques années à la radio. Mais d’autres reprendront le flambeau, ça j’en suis persuadé. Bien sûr que l’on peut encore l’ouvrir sur les sujets qui fâchent. Et puis ses spectacles, ses films, ses interventions fulgurantes à la télé... On les voit encore. Et elles nous font encore marrer.
Mais il faut le reconnaître : sans lui, c’est différent. Guy Bedos, c’était une éloquence comme on en fait plus, c’était une plume acerbe comme on en ose plus. Mais surtout, c’était un amoureux du risque. Jamais il ne dirigeait la pointe de sa plume contre plus faible que lui : “je ne m’attaque jamais à quelqu’un qui est déjà à terre”, expliquait-il. “Il faut prendre des cibles qui peuvent largement se défendre et même se venger ! C’est ça qui est excitant !”. Ce besoin de l’affrontement, on la ressenti tout au long de sa carrière. De sa vie, même. S’il n’avait pas eu la plume qu’il avait, Guy Bedos aurait sans doute été combattant de free-fight ou boxeur professionnel.
Plus que de l’amour, le risque, pour lui, c’était une addiction. Quand on le questionnait sur sa consommation de tabac, il disait “quand je lis “fumer tue”, ça m’excite !”. Peut-être que ce qui l’excitait, c’était de rejoindre vite ses vieux copains. Pierre Desproges, Jean-Rochefort, et Jean-Loup Dabadie décédé seulement 4 jours avant lui, dimanche 24 mai. Guy Bedos plaisantait souvent du fait qu’il était “un suicidaire qui s’attarde” . “Je pense à la mort", disait-il en 2014, "mais maintenant, je n'aurai même plus besoin de me suicider. Elle se chargera sans doute de moi sans que je l’aide”. Encore une fois, il avait vu juste. Son fils Nicolas Bedos annoncait sa mort sur les réseaux sociaux jeudi dernier. Dans un court texte, il lui demande d’embrasser “Desproges et Dabadie, puisque vous êtes tous au paradis”.
Photo : Wikipedia
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