Laurent Romejko : « percer à la télévision, c’est difficile mais durer l’est encore plus »


Publié le 22.10.2021


PORTRAIT / INTERVIEW - Invité d'Adrien Hardy et Raphaël Bardenat le 21 octobre, le présentateur météo et animateur Laurent Romejko est revenu sur sa carrière, longue de plus de trente ans. Il déplore des défauts qui « se sont accumulés au fur et à mesure des années » dans le journalisme et livre ses craintes sur le réchauffement climatique.

Toujours décontracté et ouvert à la discussion, le présentateur TV Laurent Romejko ne se prend pas la tête. D’origine polonaise, il ne « parle que très peu la langue » mais « la comprend pas trop mal ». Son enfance est marquée par sa passion pour le sport, en particulier le cyclisme et la musique : « j'écoutais les Rolling Stones », un des groupes fondateurs du rock. Sa passion pour le journalisme « s’est réveillée tout doucement ». Après avoir obtenu son baccalauréat, Laurent Romejko ne sait pas trop quoi faire. Il décide finalement de partir en « faculté de droit avec une idée en tête, passer le concours de police ». C’est d’ailleurs là-bas que le futur pilier de France Télévisions fait ses premiers pas en journalisme. « J’ai commencé en faisant de la radio à la fac, c’est ce qui m’a séduit dans un premier temps ». Laurent Romejko est néanmoins comme tout le monde : avant de devenir présentateur, il enchaine des jobs étudiants, comme caddie de golf. Mais « contrairement à ce que dit Wikipédia, je n’ai jamais été taxi ».

« Être à l’origine de la naissance d’un média, c’est toujours un bon souvenir »

Il intègre finalement l’École supérieure de journalisme de Paris en 1986 où il restera deux ans. « J’ai intégré l’école grâce à un de mes amis, Pascal Sanchez, parce qu’il était à l’ESJ Paris, tout simplement ». Laurent Romejko commence à la radio et rapidement, il multiplie les expériences professionnelles. Il participe notamment à la création d'Autoroute FM : « être à l’origine de la naissance d’un média, c’est toujours un bon souvenir ». D’abord derrière un micro, puis devant une caméra, il fait surtout carrière dans la télévision. Pour le journaliste, une seule différence entre ces deux types de médias : « il faut juste se coiffer, se maquiller et mettre des fringues propres ». « Il y a aussi une tenue, une gestuelle et une expression corporelle à avoir » ajoute-t-il. 

En 1988, il rejoint l’équipe de Télématin. « Un jour, Laurent Cabrol, avec qui j’avais un centre d’intérêt en commun, l’aviation, m’a proposé de participer à l’émission. J’ai évidemment dit oui ». Les débuts sont compliqués puisque l’émission commence à 6h45 mais Laurent Romejko « prend le rythme rapidement ». Il explique ne s’être « jamais couché tard avant un Télématin » mais parfois, « il m’est arrivé de ne pas me coucher du tout ». Le polonais d’origine a également été le « joker » du présentateur du programme William Leymergie. « C'est une Rolls-Royce à piloter ce genre d’émissions ».

Le stress, Laurent Romejko ne le connaît pas. « Pour moi, stress ça veut dire paralysie ». Son atout : ne pas penser au nombre de téléspectateurs. Mais le trac, ça, il l’a et il le considère même comme quelque chose de positif : « le trac est motivant et stimulant, il y a une montée d’adrénaline et moi, j’adore ».

« Je ne pourrai jamais animer des « chiffres et des lettres » avec d’autres personnes »

L’animateur de télévision a l'étiquette de présentateur météo et ça ne le dérange pas. « Quand on en a une, souvent, c’est qu’on a percé ». Mais Laurent Romjko n'est pas parfait. Il peut parfois lui arriver de légers contre-temps. « Je suis déjà tombé pendant un bulletin météo sans que les gens ne s’en aperçoivent vraiment. Je suis revenu à l’antenne en me marrant » évoque-t-il amusé. Depuis plusieurs années, il est la tête d’affiche des « chiffres et des lettres », une émission qu’il suit depuis tout petit. « Quand je me suis retrouvé de l’autre côté, ça a fait bizarre ». Sa première apparition dans le programme ne s’est pas passée exactement comme prévue : « ma voix est perchée. Normalement, c'est enregistré. Moi, je fais ma première en direct avec en plus un costard vert pomme qui piquait les yeux ». Il raconte avoir eu énormément de pression au début, mais était surtout très impressionné. Aujourd'hui, Laurent Romejko adore l’équipe avec laquelle il travaille : « je ne pourrai jamais animer des chiffres et des lettres avec d’autres personnes ». « J’ai beaucoup d’affection pour eux ». Arielle Boulin-Prat est « très forte en lettres puisque c’est sa formation » et Bertrand Renard a « une faculté à compter très vite, il n’a pas le même logiciel que nous et il a des connaissances littéraires inépuisables ».

« Il  faut mieux former les journalistes de demain »

Son métier a beaucoup évolué depuis ses débuts, dans les années 80. Laurent Romejko  est le premier à « constater qu’il y a une défiance dans le journalisme ». Des défauts qui « se sont accumulés au fur et à mesure des années ». « Il faut aller vite et à cause de ça, on ne prend pas son temps. Ca provoque un manque de rigueur ». Pour le présentateur météo, il faut « mieux former les journalistes de demain » et « vérifier nos sources ». Tous les journalistes « ont une mission : transmettre l’information. Si on ne les croit plus, quelque part, on se tire une balle dans le pied ».

La situation climatique préoccupe également beaucoup le présentateur météo : « les catastrophes naturelles m’ont fait prendre conscience du dérèglement climatique ». L’émission qu’il a créée : « Météo à la carte » est « une idée » qu'il avait « en tête depuis quelques années ». « En 2012, un patron de programmes me dit qu’il veut créer un magazine quotidien sur le climat ». Le père de trois enfants saisit aussitôt l’occasion. Ce rendez-vous quotidien est une première en Europe. « Je suis content d’en être à l’origine » affirme-t-il. Mais il en est conscient, « ce n’est pas moi tout seul qui vais faire avancer la question climatique ».

Ses fiertés

La plus grande fierté du journaliste reste évidemment sa famille. Pour lui, « le bon équilibre pour garder la tête froide, c’est la famille ». Il explique d’ailleurs que sa femme « ne serait pas gênée de me mettre un peu de glaçons sur la nuque si je commence à prendre la grosse tête ». Au niveau professionnel, Laurent Romejko est fier de sa longévité. « Percer, c’est difficile mais durer l’est encore plus ». Depuis 2012 et le lancement de son « bébé » Météo à la carte, le nombre de téléspectateurs est passée de 300 000 à plus d'un million.

Photo : DR


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