PORTRAIT / INTERVIEW - Star des années 2010 chez les adolescents, Colonel Reyel était l'invité de Raphaël Bardenat et Adrien Hardy, mercredi 3 novembre. Accompagné de la jeune artiste Kimley Mayron, il est revenu sur leur nouvelle chanson « Levitating » et sur leur rencontre.
D’origine guadeloupéenne, Colonel Reyel a toujours été très « influencé par la culture antillaise », en particulier lorsqu’il était enfant. « Mon père nous faisait écouter les disques du groupe 'Kassav' » confie-t-il. La musique prend une place importante dans sa famille, son papa étant notamment « guitariste amateur ». Mais sa passion pour cet art arrive plus tardivement, au collège, alors qu'il commence à écrire des morceaux car il est « très timide avec les filles ». Une période qui marque le début de son grand amour pour les chansons romantiques.
Colonel Reyel se souvient n'avoir pas connu le succès immédiatement : « à l’époque, en 2004, c’était difficile de percer ». Jusqu’à 2011, « j’aurais pu baisser les bras mais la passion était plus forte ». « J’ai continué et je pense avoir fait le bon choix » ajoute-t-il. En 2010, le musicien DJ Doug le contacte et lui propose de mixer un son sur sa compilation estivale 100 % Ragga zouk. Le titre « Celui » est né. « Ça a pris une ampleur qui nous a complètement dépassé ». À l’époque, Kimley Mayron n’est encore qu’au collège mais la sortie de ce hit marque son adolescence, « la première fois que j’ai entendu 'Celui ' c’était chez moi à la télé avec le clip » raconte-t-elle.
Le 11 avril 2011, Colonel Reyel sort finalement son album « Au rapport ». « C'est un rêve éveillé » explique-t-il. « Je ne m’attendais pas à ce qu’il marche autant ». L’artiste enregistre ses sons « dans une chambre » avant de faire « le tour de France et du monde » pour sa tournée. Heureusement pour lui, il est « très bien entouré » et « prend ça comme une chance » en vivant le moment « à fond ». L’album est finalement certifié double disque de platine (plus de 200 000 ventes). « C’était inespéré ». Malgré cette soudaine hausse de popularité, le chanteur assure ne pas avoir « commencé la musique pour être connu ». Parmi les titres présents sur « Au rapport », le son « Aurélie » fait polémique. Le journal Libération l’accuse d’être anti-avortement. « Je me suis attaqué à un sujet sensible mais, aujourd’hui, je ne regrette pas puisque les gens en concert connaissent le single par coeur » insiste-t-il. « Je sentais qu’'Aurélie' allait provoquer une réaction mais pas aussi forte. Je voulais faire autre chose qu’une chanson d’amour ».
Le succès de Colonel Reyel est de courte durée puisque son deuxième album « Soldat de l’amour » s’écoule à moins de 10 000 ventes au total. « On me voyait plus comme le chanteur romantique de l’été ». Il entre dans un style musical « assez particulier » accorde-t-il, quelque chose « d’éphémère ». Colonel Reyel replonge donc rapidement dans l’anonymat. Une phase qui a, selon lui, « été compliqué au début ». L’artiste préfère néanmoins se dire qu’il a eu « beaucoup de chance » car aujourd’hui, « c’est difficile d’avoir des morceaux qui percent ». Les radios ont, petit à petit, arrêté de diffuser les chansons de Colonel Reyel, expliquant en partie son déclin.
Kimley Mayron est, elle aussi, très vite happée par la musique. Chez elle, tout le monde chante. « C'était une évidence pour moi, je ne me voyais pas faire autre chose de ma vie ». Pour se différencier des autres artistes, son atout est sa voix qui s’étend sur 4,5 octaves. « Le fait que je puisse descendre bas est une force » assure-t-elle. La jeune chanteuse de 24 ans touche du doigt son rêve lorsqu’elle rencontre en studio, à Paris, Anthony B, un artiste jamaïcain de reggae. « Il est venu écouter ma musique et il a flashé. Il m’a demandé de le rappeler ». La jeune parisienne refuse une première fois de le rejoindre aux États-Unis, étant à ce moment-là, trop jeune et plongée dans ses études. L’année suivante sera la bonne. « Cette expérience m’a tout apporté : l’anglais que je maitrise très bien aujourd’hui, la scène, l’écriture et la composition. Ça a décuplé tout ce que je savais faire ». Elle se produit grâce à Anthony B en Amérique du Nord devant 150 000 personnes, une expérience qu'elle juge « flippante mais incroyable ». Mais la chanteuse ne veut pas en rester là. Son objectif : « les stades », en particulier ceux aux États-Unis, « plus grands qu’en France » s’amuse-t-elle.
En septembre 2021, Kimley Mayron et Colonel Reyel collaborent pour sortir le single « Levitating ». Un son à la fois en anglais et en français. « Plus on métisse les chansons, mieux elles sont » explique-t-elle. « L’anglais, c’est la langue qui me correspond pour chanter » insiste Kimley Mayron. Pour « Levitating », elle voulait « faire un beau titre d’amour » et « transmettre ce sentiment de lévitation quand on est amoureux ». « J’étais persuadé que le titre allait directement fonctionner ». Colonel Reyel, quant à lui, essaie d'apprendre l’anglais et l’espagnol. « J'espère qu’elle va m’aider à apprendre ces langues » dit-il en riant. Ce n’est pas la première fois que le guadeloupéen collabore avec une de ses anciennes fans, même si « c’est assez rare et exceptionnel ». « Je trouve ça flatteur qu’après plusieurs années, on ne m’ait pas oublié ».
Photo : MRG / Raphaël Bardenat
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